Partira, partira pas ? Visiblement, l’agence russe Roscosmos n’est déjà plu aussi catégorique sur la date de son départ de l’ISS. Alors que son nouveau directeur annonçait 2024, ce qui faisait sens car c’était la date de fin initiale du projet, voilà que cette échéance est déjà repoussée.
En début de semaine Iouri Borissov, le tout nouveau directeur de l’agence spatiale russe Roscosmos, annonçait en grande pompe que son pays se retirerait du programme international qui prend en charge l’ISS. Il assurait toutefois que son pays ferait sa part jusqu’en 2024, année prévue à l’origine pour la fin de carrière de la Station spatiale internationale, mais que si les autres partenaires voulaient prolonger l’aventure jusqu’en 2030, ça sera sans lui.
Du retard dans le déménagement
Mais c’était aller bien vite en besogne : alors que les amateurs d’aérospatiale du monde entier spéculaient sur les implications de l’annonce russe et sur la possibilité d’une nouvelle station commandée depuis Moscou, voilà que Roscosmos rétropédale. L’agence a fait savoir à la NASA qu’elle avait l’intention de rester dans le programme jusqu’en 2028 au moins, selon Reuters. Roscosmos prévoit de rester impliquée dans l’ISS jusqu’à ce qu’une nouvelle station spatiale russe, nommée ROSS, soit opérationnelle, et 2024 semble bien être une échéance beaucoup trop courte, alors que celle-ci n’existe que sur le papier.
Le style de l’annonce de Borissov tranchait en tout cas déjà beaucoup avec celui de son très récent prédécesseur, Dmitri Rogozine. Ce dernier était adepte des provocations envers les Occidentaux depuis le début de la guerre en Ukraine, jusqu’à virer à l’irréalisme total quand il a évoqué une séparation physique des modules russes de l’ISS pour fonder de facto une nouvelle station. C’est, bien sûr, techniquement impossible. Visiblement, le nouvel administrateur de Roscosmos est plus mesuré dans ses paroles.
Une cohabitation arrange tout le monde
Mardi, Roscosmos a publié une interview de Vladimir Solovyov, le directeur de vol de la partie russe de l’ISS, qui a donné plus de détails sur les plans du projet ROSS, rapporte The Verge. Il estime que ROSS sera construite en deux phases, la première commençant en 2028, et il pense nécessaire de continuer à exploiter la partie russe de l’ISS jusqu’à cette date afin de ne pas interrompre les missions en orbite avec équipage. Rogozine lui-même avait en son temps également déclaré qu’il serait nécessaire de prévoir un chevauchement entre l’ISS et la nouvelle station spatiale russe. Moralité : on reste sur l’idée d’un divorce à l’amiable sans claquer les portes, mais on envisage de cohabiter encore un peu si ça arrange tout le monde.