Inquiet du niveau élevé des dettes nationales ? Pas nécessaire, disent des économistes….

Un grand nombre de pays – dont la Belgique – ont des dettes particulièrement élevées. Ce fardeau financier pèse sur l’économie et limite la marge de manœuvre des autorités.  Néanmoins, un certain nombre d’économistes estiment que le niveau élevé de la dette publique n’est plus un problème fondamental.

Le dernier intervenant est le professeur Olivier Blanchard, ancien économiste en chef au FMI. Bien que la dette publique des pays riches ait augmenté de 50 % depuis la crise financière de 2008 (de 71 % à 103 %), des économistes tels que Blanchard refusent d’en faire un problème.

« Notre création de richesse est supérieure aux montants que nous devons rembourser »

Selon euxles taux d’intérêt auxquels les pays peuvent emprunter sont, à long terme, inférieurs à la croissance de la valeur de la production. En d’autres termes, la richesse que nous créons grâce à ces dettes est supérieure aux montants que nous devons rembourser.

Cette carte du Wall Street Journal corrobore pour partie leur raisonnement. Chaque fois que la ligne rouge dépasse la limite bleue, l’augmentation du PIB aux États-Unis a été supérieure à celle de l’intérêt sur la dette. Cependant, les deux lignes ont été généralement proches l’une de l’autre … sauf après 2010, lorsque la FED a commencé à injecter des milliards de dollars dans l’économie américaine.

Les conséquences de cette thèse peuvent difficilement être décrites : 

1. Il n’est plus nécessaire d’augmenter les impôts pour réduire la dette publique. Au lieu de cela, on pourrait faire des «dettes raisonnables», par exemple pour financer la transition écologique.

2. Une masse énorme de personnes (électeurs) risquent de devenir les grands perdants de cette évolution: les épargnants.

Les dettes ne sont pas un problème ? Et quid de la Grèce et l’Italie ?

De nombreux économistes ne sont pas du tout d’accord avec l’affirmation selon laquelle les dettes ne posent pas tant de difficultés.

Ils se réfèrent à la Grèce et à l’Italie 2, pays où l’endettement a entraîné une hausse des taux d’intérêt, avec toutes les conséquences que cela entraîne pour l’économie locale. Les Etats-Unis pourraient également se retrouver dans cette situation-là un jour, pense ce groupe de ‘non-believers’. Selon des économistes de Goldman Sachs, leurs recherches montrent que les pays ayant une dette publique plus élevée disposent de peu de ressources pour mener une politique fiscale favorable. Ce qui ralentit la croissance économique. Les pays qui ont leur propre monnaie – non pas la Grèce et l’Italie, mais les États-Unis – échappent à cette logique.

Aucune crise financière n’a été résolue en faisant tourner la planche à billets

Mais dans les pays qui doivent financer des déficits importants, les salaires augmentent plus lentement, car une grande partie du budget sert à rembourser ces dettes. En fait, un tel pays ne fait guère plus que sortir de la prochaine crise. Les prêts bon marché ne seraient alors finalement guère plus qu’une corde… à laquelle il se pend.

Bonus : Que nous dit l’histoire? Qu’aucune crise financière n’a été résolue en faisant tourner la planche à billets  La question est de savoir si cela est possible aujourd’hui ?

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