Des chiffres de l’autorité boursière FSMA, rapportés par De Tijd, révèlent que les Belges ont perdu 99 millions d’euros au cours des six dernières années en investissant sur de fausses plateformes de trading. Le régulateur a constaté que le nombre de signalements a presque décuplé depuis 2019.
Principaux renseignements
- Les chiffres de la FSMA montrent que le nombre de signalements de plateformes de trading frauduleuses est passé de 149 à 1.281 entre 2019 et 2024.
- Les investisseurs ont perdu près de 99 millions d’euros au cours des six dernières années.
- Cela représente une perte moyenne de près de 30.000 euros par victime, avec des pics allant jusqu’à 1 million d’euros par victime.
Dans l’actualité: Les cybercriminels trouvent sans cesse de nouvelles méthodes pour voler de l’argent. L’une des techniques qu’ils utilisent est la création de fausses plateformes d’investissement. « Aujourd’hui, c’est la principale problématique de fraude à laquelle nous sommes confrontés », déclare Chloé Vanheuverswyn, coordinatrice à la FSMA, à De Tijd.
- La FSMA a constaté une augmentation du nombre de signalements de ces plateformes, passant de 149 en 2019 à 1.281 en 2024. Cela représente presque une multiplication par dix. Au total, le régulateur a reçu 4.543 signalements concernant des plateformes de trading frauduleuses (sur Internet) au cours des six dernières années.
- En 2019, cette fraude aux investissements ne représentait que 12 pourcent du nombre total de signalements d’activités irrégulières reçus par la FSMA. L’année dernière, ce chiffre était déjà proche de la moitié (49 pourcent).
- Les Belges ont perdu 99 millions d’euros au cours des six dernières années en confiant leur argent à de telles plateformes.
- L’année dernière, les investisseurs ont vu 16,8 millions d’euros partir en fumée, avec une perte moyenne de près de 30.000 euros par victime. La FSMA ajoute qu’il y a eu des pics allant jusqu’à 1 million d’euros par victime.
La FSMA publie des avertissements
À noter: Dès que la FSMA a connaissance d’une ou plusieurs plateformes de trading frauduleuses, elle publie un avertissement en ligne. L’année dernière, le régulateur a publié 185 avertissements concernant 287 sites web criminels. Vous pouvez les consulter ici.
- « Lorsque les victimes signalent des cas à la FSMA, nous enregistrons les noms et les sites web de ces entreprises, puis nous pouvons émettre des avertissements », explique Vanheuverswyn. « Ce sont de fausses dénominations, et très souvent, des numéros de téléphone britanniques sont utilisés, mais ils sont probablement également falsifiés grâce à des techniques de spoofing. »
Rompre immédiatement le contact avec la plateforme de trading
Conseils: Que faire si vous êtes victime de fraude ?
- En cas de fraude, la coordinatrice de la FSMA recommande aux victimes de rompre immédiatement tout contact avec les fraudeurs, car elles sont manipulées par ingénierie sociale. Elles sont en contact quotidien avec leurs soi-disant conseillers et pensent vraiment avoir établi une relation de confiance, voire une amitié avec eux.
- Vanheuverswyn recommande également de contacter immédiatement la banque. Celle-ci pourrait peut-être encore bloquer des transactions à la dernière minute.
- En outre, elle conseille de contacter la police. « Plus les gens déposent plainte, plus nous avons de visibilité sur le problème et mieux nous pouvons le traiter », explique-t-elle.
Un call center en Géorgie
Zoom: Ce n’est pas un hasard si De Tijd publie ces chiffres maintenant. Le site d’information a démasqué, en collaboration avec plusieurs médias étrangers, un « call center » en Géorgie qui escroque des milliers de personnes dans le monde pour des millions d’euros avec de faux investissements. Ces fraudeurs sont également actifs dans notre pays.
- Les journalistes ont pu mettre la main sur plus de dix mille appels téléphoniques d’une bande d’escrocs professionnels à des personnes en Belgique.
- Les investisseurs belges ont été contactés par téléphone au cours des deux dernières années après avoir cliqué sur une publicité ou un faux article de presse en ligne promettant des gains rapides et importants grâce à des investissements en ligne, notamment en cryptomonnaies. Selon ces publicités, il était possible de commencer à investir à partir de 250 dollars.
- Les fraudeurs ont convaincu leurs victimes de transférer leurs actifs, généralement des cryptomonnaies, vers de fausses plateformes d’investissement ou des portefeuilles cryptographiques manipulés. Bien sûr, les victimes n’ont plus pu récupérer leur « capital investi ».
- Mais cela ne s’est pas arrêté là. Dans une deuxième phase, appelée « escroquerie de récupération », les fraudeurs ont repris contact avec leurs victimes, prétendant agir au nom d’institutions officielles telles que « la blockchain », Binance ou l’espace unique de paiement européen SEPA. Ils ont effrayé leurs victimes en leur disant que leurs gains et leurs comptes resteraient bloqués si elles ne leur transféraient pas rapidement de l’argent.
- Le call center en Géorgie est divisé en une équipe de « conversion » qui appelle les gens dans des dizaines de pays dès qu’ils s’inscrivent sur l’une de leurs fausses plateformes d’investissement, puis une équipe de « rétention » expérimentée prend le relais et dépouille la victime jusqu’à l’os.
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