De Standaard met en lumière les chiffres du Bureau fédéral du plan, qui s’inquiète de la hausse du nombre de bénéficiaires du revenu d’intégration et du maintien « d’un noyau dur » dans le système.
Dans l’actu : le nombre de bénéficiaires d’aides sociales issus des CPAS est en forte progression depuis le début du siècle.
- En 2021, la Belgique comptait 155.000 bénéficiaires d’aides sociales. En février de cette année, les derniers chiffres actualisés du Service public de l’Intégration sociale font d’état de 156.897 bénéficiaires.
- La progression par rapport à 2003 est sans appel. Notre pays comptait à l’époque 74.000 bénéficiaires, soit 0,7% de la population contre 1,34% aujourd’hui. La proportion a donc doublé.
- Le nombre de bénéficiaires issus des CPAS a fait un bond important pendant le gouvernement Michel (2014-2018), souligne le Bureau fédéral du Plan, mais continue d’augmenter aujourd’hui. Cela s’explique entre autres par des conditions plus restrictives pour l’accès aux allocations de chômage, décidées sous le gouvernement précédent (et sous le gouvernement Di Rupo avant lui), et aujourd’hui par l’effet des crises à répétition : sanitaire, énergétique, inflationniste. Le nombre croissant de réfugiés a aussi joué un rôle, note le rapport.
- La note est salée pour le gouvernement De Croo : selon les estimations, elle s’élèvera cette année à un montant record de plus de 1,5 milliard d’euros. De Standaard rappelle que le gouvernement fédéral paye entre 60 et 100 % de la note des CPAS. Par personne, le montant moyen accordé est de 1.238 euros pour une personne seule et de 1.673 euros pour une personne avec enfants.
La dure réalité : la Wallonie et Bruxelles abritent le plus de bénéficiaires.
- La Wallonie abrite 46% des bénéficiaires contre 29% pour Bruxelles et 25% pour la Flandre. 75% du nombre de bénéficiaires se trouvent donc dans le sud du pays, pour seulement 40% de la population. Ce que n’ont pas manqué de souligner la N-VA et Bart De Wever, à la lecture de ces chiffres : « Après des décennies de vote persistant à gauche, voici le résultat : avec 40 % de la population, les francophones fournissent les trois quarts des bénéficiaires d’aides sociales. »
- C’est sans doute éclipser la politique du gouvernement Michel, dans lequel la N-VA était présente. Mais le Bureau fédéral du Plan constate qu’à partir de 2015, « un noyau dur » de bénéficiaires s’est formé et qu’il est très difficile de les sortir de l’engrenage de l’aide sociale. Un peu comme pour les malades de longue durée, qui est le véritable point noir du marché du travail belge, mais qui n’est cette fois pas propre au sud du pays.