La firme de e-commerce américaine Amazon étend à nouveau ses activités à d’autres secteurs. La société Jeff Bezos participe au dernier tour de table de la société britannique de livraison de repas Deliveroo.
On ne sait pas exactement combien la société va investir, mais il est clair que Deliveroo lève 575 millions de dollars (515 millions d’euros) et que la société derrière les cyclistes fluorescents est évaluée à 3,5 milliards de dollars. En 2017, cette évalutation n’atteignait encore que 2 milliards de dollars.
Amazon est donc en concurrence avec Uber, qui domine une grande partie du marché avec son service Uber Eats. Selon des initiés, ce dernier tour de table de Deliveroo était nécessaire pour pouvoir continuer à concurrencer non seulement Uber Eats, mais aussi Just Eat et Takeaway.com, entre autres. Les autres investisseurs sont T. Rowe Price, Fidelty Management et Greenoaks. Deliveroo est désormais actif dans 14 pays, dont la Belgique. Mais beaucoup de ces entreprises de livraison de repas enregistrent toujours des pertes, car la maintenance d’un tel réseau de distribution coûte cher.
Un succès commercial ? Oubliez ça …
Deliveroo n’est pas étranger aux problèmes que rencontrent des entreprises telles que Lyft et Uber. Ces entreprises ont réussi à faire passer leur popularité pour un succès commercial. Rien n’est moins vrai. L’affirmation selon laquelle le leadership du marché générerait des bénéfices a déjà été démystifiée. Les deux sont incapables de trouver une meilleure histoire. À long terme, le business model deviendra probablement un puits à subventions sans fond.
D’ici-là, ces entreprises doivent seulement trouver des personnes prêtes à payer encore plus que ce que d’autres ont bien voulu investir jusqu’à présent. Jusqu’à récemment, le climat boursier caractérisé par « une inflation abondante des actifs, des cours artificiellement élevés et une surcapacité » s’y prêtait.
Mais trois mois après son introduction en bourse, l’action Lyft est déjà 33 % inférieure à son prix record du 29 mars. Uber a fait son entrée en bourse à une valorisation remarquablement inférieure aux attentes la semaine dernière. Malgré cela, la part n’atteint pas non plus des sommets.
Le fait que Deliveroo puisse accumuler les pertes n’est certainement pas un souci pour Amazon. Maintenant que la société prépare son Amazon Eats, le jour où tout ce qui sera commandé chez vous sera estampillé « Amazon » se rapproche. La voie vers une domination écrasante, mais non moins effrayante, semble déjà tracée.