Dans son rapport annuel sur l’environnement spatial, l’Agence spatiale européenne (ESA) fait le point sur le fléau des débris.
À la lecture de ce document publié le 12 octobre, on apprend ainsi que la source principale des débris spatiaux ne provient pas, comme on pourrait être tenté de le croire, des collisions entre les multiples objets en orbite autour de la Terre, mais bien de leur explosion. Ces deux causes, et d’autres encore, sont regroupées sous l’appellation générique de fragmentation.
‘Plus de débris spatiaux en orbite que de satellites opérationnels’
Au cours des 20 dernières années, l’ESA en a recensé 262, une tendance qui tend à s’accroitre plus que l’agence n’en a détecté ‘que’ 561 dans toute l’histoire de la conquête spatiale. Et à chaque fois, de nouveaux débris ont été créés.
‘Depuis le début de l’ère spatiale, le 4 octobre 1957, il y a eu plus de débris spatiaux en orbite que de satellites opérationnels’, rappelle d’ailleurs l’ESA dans son rapport.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ces événements de fragmentation:
- Accidentel: des sous-systèmes présentant des défauts de conception qui, dans certains cas, entraînent une rupture.
- Aérodynamique: rupture le plus souvent causée par une surpression due à la traînée atmosphérique.
- Collision: plusieurs collisions ont en effet déjà été observées entre des objets.
- Petit impacteur: une collision, mais sans preuve explicite d’un impacteur.
- Délibéré: tous les cas de rupture intentionnelle.
- Électrique: la plupart ces événements sont provoqués par une surcharge et l’explosion de batteries.
- Propulsion: l’énergie stockée pour les sous-systèmes liés à la propulsion non passive peut entraîner une explosion.
- Anomalie: c’est-à-dire une séparation imprévue, généralement à faible vitesse, d’un ou plusieurs objets détectables.
- Inconnue.
La répartition des causes de toutes les fragmentations observées par l’ESA:
‘Le principal facteur contribuant au problème actuel des débris spatiaux est constitué par les explosions en orbite, provoquées par les restes d’énergie – carburant et batteries – à bord des vaisseaux spatiaux et des fusées’, résume Holger Krag, responsable du bureau ‘débris spatiaux’ au Centre européen des opérations spatiales, cité par l’ESA.
La répartition des causes des fragmentations observées par l’ESA ces 10 dernières années:
‘Les collisions devraient dépasser les explosions’
Si une prise de conscience commence à s’opérer dans le secteur et que des solutions sont progressivement élaborées pour remédier à ce problème majeur pour l’exploitation, voire l’exploration spatiale, peu de résultats sont observables à ce jour. ‘La quantité d’objets, leur masse combinée et leur surface combinée n’ont cessé d’augmenter depuis le début de l’ère spatiale, conduisant à l’apparition de collisions involontaires entre les charges utiles opérationnelles et les débris spatiaux’, pointe notamment le rapport de l’ESA.
Ce qui fait dire à l’Agence spatiale européenne que ‘dans l’état actuel des choses, les collisions entre les débris et les satellites en fonctionnement devraient dépasser les explosions en tant que source principale de débris.’
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