Le formateur Bart De Wever (N-VA) a indiqué qu’il recherchait une « coalition stable » : autrement dit, la coalition Arizona. Pour y parvenir, il doit ramener Vooruit à la table des négociations. De Wever dispose de deux semaines pour cela.
Principaux renseignements
- Bart De Wever souhaite tout de même poursuivre les discussions avec Vooruit pour former un gouvernement.
- Cela signifie probablement qu’il devra faire des concessions. Vooruit maintient une position ferme.
- Trouver un équilibre sera difficile : des concessions faites à Vooruit risquent de déplaire au MR.
Dans l’actualité : une seule option est envisagée pour l’instant, celle de la coalition Arizona.
- Bart De Wever a été reconfirmé comme formateur par le roi Philippe. Il dispose maintenant de deux semaines pour vérifier si des discussions de fond peuvent reprendre. « Mon intention est de réunir le plus rapidement possible une coalition de partis prêts à entamer la phase finale des négociations en vue d’un accord gouvernemental », a-t-il déclaré dans un communiqué publié après sa rencontre avec le roi.
- Ce qui est frappant : « Nous chercherons d’abord à obtenir une majorité stable », a déclaré De Wever. Cela signifie qu’il met de côté, pour le moment, l’option d’inclure l’Open Vld dans les discussions. Autant le cd&v que Les Engagés ont critiqué cette alternative visant à remplacer Vooruit par l’Open Vld. Le président du cd&v, Sammy Mahdi, estime qu’une coalition de ce type, qui n’aurait que 76 sièges sur 150, serait trop instable pour être viable.
- Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, avait pourtant insisté sur la possibilité d’envisager une coalition avec l’Open Vld. Mais pour ramener Vooruit à la table, des concessions seront nécessaires. Le MR n’est pas favorable à cette option.
- De Wever souhaite absolument convaincre Vooruit de revenir à la table des négociations. « Les partis conviennent qu’il n’existe pas d’alternative à la formule actuelle. Personne n’a envie de jeter à la poubelle le travail accompli depuis cinq mois », a-t-il déclaré à VRT NWS. La coalition Arizona « est la majorité la plus solide et la plus stable », explique-t-il.
- Cependant, De Wever critique la position des socialistes, qui refusent de discuter tant que des concessions ne sont pas faites. « Il faut d’abord venir à la table des négociations pour cela », dit-il. Et il ajoute : « Vous pouvez ne pas être d’accord avec la proposition de base, mais c’est précisément pour cela que les négociations existent. Si vous refusez de négocier après cinq mois pour une telle raison, quel signal envoyez-vous à la population ? Cela n’est pas explicable. »
« Il faut faire une proposition sérieuse »
Situation actuelle : Vooruit maintient sa position ferme.
- Le président de Vooruit, Conner Rousseau, maintient sa position initiale : le super-mémo actuel de Bart De Wever n’est pas une bonne base pour de nouvelles négociations. « Si on prend la formation de ce gouvernement au sérieux et l’avenir de ce pays également, alors il faut faire une proposition sérieuse », a-t-il déclaré à VRT NWS. Rousseau affirme que son parti est prêt à reprendre les discussions, mais seulement sur la base d’une nouvelle proposition.
- Il pose quelques exigences pour ce nouveau cadre : « Contribution des grandes fortunes, réforme des pensions de manière humaine, protection du pouvoir d’achat, maintien de l’index et prudence sur les augmentations de la TVA ».
- Selon lui, il revient à De Wever de formuler des réponses concrètes à ces exigences. « Il s’agit de questions de fond que nous posons depuis des mois. Une répartition équitable des efforts permettrait de reprendre les discussions. »
« Des concessions pour la galerie »
À suivre : De Wever peut-il ramener tout le monde vers la coalition Arizona ?
- « Le point de départ actuel est déséquilibré pour nous », déclare Rousseau. « Si un point de départ nous convient, nous nous engageons à soutenir la coalition pour remettre le pays sur les rails. »
- En d’autres termes, si De Wever veut que la coalition Arizona aboutisse, il devra d’abord faire des concessions à Vooruit. Il pense pouvoir résoudre ce problème en discutant des points sensibles séparément, rapporte De Morgen. Les grands thèmes comme le marché du travail et les pensions seraient à nouveau discutés individuellement. De Wever et son équipe auraient promis aux autres négociateurs une plus grande transparence concernant les réformes fiscales prévues.
- Rousseau aurait formulé une série de demandes à De Wever, qui seraient, selon des sources, « pour la galerie », rapporte De Morgen. Les socialistes tiennent absolument à obtenir des victoires symboliques à présenter fièrement à leur base. Vooruit craint qu’il ne reste que peu de marge pour orienter davantage les discussions à gauche : De Wever ne voudrait pas contrarier Bouchez, estiment-ils. De plus, Vooruit n’est pas favorable à une alliance avec le cd&v et Les Engagés pour exercer des pressions sur des domaines tels que la santé publique.
- La grande question est de savoir si Bouchez acceptera sans objection les concessions faites à Vooruit. Cet été, cela l’avait incité à quitter temporairement les négociations. Dans une attitude inhabituelle, Bouchez dit maintenant « laisser le formateur faire son travail ». Pourtant, tout le monde sait qu’il préfère une coalition suédoise incluant l’Open Vld.
Cependant, il reste incertain si le public et les médias auront beaucoup d’informations sur les deux prochaines semaines de discussions. Après plusieurs fuites de documents, De Wever appelle une nouvelle fois à la discrétion. « Étant donné la situation très grave de notre budget, nous n’avons pas de temps à perdre. Une proposition méthodologique sera donc rapidement formulée pour que les partis de bonne volonté puissent s’engager à rejoindre la table des négociations », conclut-il.