La Belgique compte près de 8.000 étudiants-entrepreneurs. Et chaque trimestre, environ 500 étudiants commencent des activités indépendantes en parallèle de leurs études.
Quel est ce type de statut ? Depuis 2017, tout Belge âgé de 18 à 25 ans qui suit une formation complète dans un établissement d’enseignement agréé peut s’inscrire comme étudiant indépendant auprès d’une caisse d’assurance sociale. De cette manière, le jeune peut développer des activités indépendantes, mais en même temps, rester fiscalement tributaire de ses parents.
Est-ce une réussite ? Oui. Le 1er octobre 2019, le compte était de 7.952 étudiant-entrepreneurs, selon une réponse du ministre des Indépendants, Indépendants et PME Denis Ducarme (MR) à Katrien Houtmeyers. La députée N-VA se dit satisfait des chiffres: ‘C’est agréable de voir que de plus en plus de jeunes osent franchir le pas vers l’entrepreneuriat. Après tout, ce sont eux qui préparent le gâteau de demain.’
‘ L’entrepreneuriat étudiant ouvre la voie à la recherche d’un emploi plus tard. ‘
Stijn Baert, économiste du travail (Université de Gand)
Les experts parlent également d’une tendance positive. ‘Faire des affaires en tant qu’étudiant a pour effet de faciliter la transition de l’éducation au marché du travail’, explique l’économiste du travail Stijn Baert (Université de Gand). ‘Par exemple, en tant qu’étudiant-entrepreneur, vous apprenez à créer un réseau. Et c’est aussi un signe de motivation : lors des entretiens d’embauche, vous pouvez expliquer que vous étiez autrefois actif de manière indépendante.’
Inquiétant ? Le statut d’étudiant-entrepreneur semble être avant tout une affaire flamande. Les chiffres définitifs pour 2018 montrent que parmi tous les jeunes actifs en tant qu’entrepreneurs fin 2018, les deux tiers vivent en Flandre.
‘Contrairement aux Pays-Bas et à l’Allemagne, notre pays a moins une culture d’étude et de travail, mais les différences (avec le sud du pays) sont en effet frappantes’, explique Baert. L’économiste du travail considère le culture d’entreprendre comme la cause de l’écart: ‘La culture de l’indépendance est plus forte ici. Le Flamand s’inspire pour ainsi dire de l’esprit d’entreprise.’
Enfin, Baert souligne la politique d’entrepreneuriat. ‘Je ne connais pas la situation en Wallonie, mais ces dernières années, nous avons vu pas mal de campagnes et d’incitations en Flandre à créer soi-même une entreprise’, conclut l’économiste du travail, qui cite encore l’exemple de l’entreprenariat gantois. En outre, les établissements d’enseignement gantois et le conseil communal nomment chaque année des étudiants entrepreneurs les plus inspirants.
En Wallonie
Pour être complet, la Wallonie tente aussi de favoriser ce statut et la culture d’entreprendre. En mars derniers se tenait par exemple la première semaine de l’entrepreneuriat étudiant. Les cinq incubateurs wallons veulent pousser les jeunes dans cette direction.
Yncubator pour le Brabant wallon, VentureLab pour Liège et le Luxembourg, LinKube pour Namur, Star Me Up Challenge pour le Grand Charleroi et le Sud Hainaut, et Yump pour la région de Mons et de La Louvière.