Dans quelles régions du monde est-il le plus dangereux de monter dans un avion?

Les voyages en avion n’ont jamais été aussi sûrs qu’aujourd’hui. L’année dernière, on a déploré seulement 224 décès en avion, sur les 3 milliards de passagers des 35 millions de vols qui ont été effectués. A titre de comparaison, 400 Américains sont morts en tombant de leur lit en 2013. 300 personnes se noient chaque année dans leur bain. Prendre un bain était donc statistiquement plus dangereux l’année dernière que prendre l’avion

Toujours du point de vue statistique, un passager peut voyager quotidiennement pendant 14.000 ans sans risquer de monter dans un avion qui doit s’écraser, avait déjà indiqué l’Association Internationale de Transport Aérien (IATA), à la fin de l’année 2012.

Mais après les 2 catastrophes aériennes de ce mois-ci (le Boeing 777 de Malaysian Airlines abattu dans le ciel ukrainien et le crash de l’avion d’Air Algérie au Mali, exactement une semaine plus tard), auxquelles il faut ajouter la disparition mystérieuse du vol MH 370 de la Malaysian Airlines au mois de mars de cette année, beaucoup commencent à douter de la sécurité des avions.

Cependant, dans son rapport récent sur la sécurité aérienne intitulé « Safety Report 2013 », l’IATA fait le point sur tous les accidents et incidents survenus en 2013.

L’un des graphiques que l’organisation a dressés montre quelles ont été les occurrences totales de catastrophes aériennes par million de vols entre 2009 et 2013 en fonction des différentes zones géographiques du monde auxquelles appartiennent les compagnies qui exploitaient les avions correspondants.

On y apprend que c’est en Afrique que cette fréquence est la plus importante. Il y a 25 fois plus de chance de subir un crash dans un avion d’une compagnie aérienne africaine que dans un avion d’une compagnie aérienne européenne. Les compagnies aériennes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord sont les plus dangereuses après celles de l’Afrique, suivies par celles de l’Amérique du Sud. De l’autre côté de l’éventail, les compagnies aériennes les plus sûres ne sont ni les compagnies américaines ou européennes, mais les compagnies de l’Asie du Nord. On n’y a déploré que 7 accidents mortels pour chaque centaine de millions de vols.

Le site Vox fournit d’autres informations intéressantes concernant la sécurité dans les avions :

  • Presque tout le monde survit à un accident d’avion… ou presque personne. Une étude du gouvernement américain des catastrophes aériennes survenues entre 1983 et 2000 montre que la plupart des accidents ont des taux de survie compris entre 81 et 100% des passagers. Mais dans un petit nombre de cas, ces taux de survie ne dépassent pas 20%. Il n’y a pas de moyen terme ; entre ces deux valeurs, les chiffres sont insignifiants, comme le montre ce graphique :Screen_shot_2014-07-24_at_3.54.37_pm
  • La peur des avions conduit à une hausse des accidents de voiture. Aux Etats-Unis, les attentats du 11/9 ont entraîné une baisse  de la fréquentation des avions de 3%, compensée par une hausse équivalente du recours à la voiture. Gerd Gigerenzer, un chercheur dans le domaine de la psychologie, a constaté que cette augmentation de l’usage de l’automobile avait été responsable de 353 décès supplémentaires dans les 3 mois qui ont suivi le 11/9.
  • Depuis 1948, au moins 88 avions ont disparu mystérieusement. Selon le site de l’Aviation Safety Network, pour ces 88 avions, on n’a retrouvé aucun morceau de l’épave, ni aucune trace d’huile.

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    Les accidents d’avion surviennent majoritairement pendant le décollage et l’atterrissage. En particulier, 41% des accidents survenus entre 2003 et 2012 ont eu lieu entre la phase d’approche et l’atterrissage. Les accidents survenus pendant la phase de croisière ont représenté moins de 10% du total.

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    L’arrière est la partie de l’avion la plus sûre. C’est ce qu’a démontré une expérience menée dans le désert de Sonaran au Mexique en 2012, au cours de laquelle des chercheurs ont provoqué délibérément le crash d’un Boeing 727 avec 3 mannequins de simulation d’impact à son bord. Ils ont conclu que plus les passagers étaient situés vers l’arrière, et plus leurs chances de survie étaient grandes. Une consolation pour ceux qui ne peuvent s’offrir que des billets en classe économique (les premières classes sont toujours situées à l’avant)…