Dans la tête de Ray Dalio : « Il est stupide de posséder des liquidités ou des obligations » dans un contexte de planche à billets

L’influent investisseur milliardaire Ray Dalio n’y va pas par quatre chemins. Dans le contexte actuel de taux d’intérêt infimes qui permettent aux Etats d’emprunter gratuitement pour financer leurs programmes d’aide, « posséder des liquidités et des obligations est stupide ».

« Cette impression d’argent et l’achat d’actifs de dette ont fait baisser les taux d’intérêt si bas que les liquidités et les obligations sont stupides à posséder », a-t-il écrit dans un article sur LinkedIn. « Je pense que l’on devrait envisager de minimiser la possession d’espèces et d’obligations en dollars, en euros et en yens. »

Pour lui, face à l’inflation galopante, il serait de bon ton d’investir dans des actions.

Bloomberg met en exergue quelques éléments clés de la pensée du milliardaire, fondateur de Bridgewater Associates, le plus grand fonds spéculatif au monde.

  • « Je pense que l’on devrait envisager de minimiser la possession d’espèces et d’obligations en dollars, en euros et en yens (et/ou emprunter dans ceux-ci) et de placer des fonds dans un portefeuille d’actifs très diversifié, y compris des actions et des actifs de couverture contre l’inflation, en particulier dans les pays avec des finances saines et des populations bien éduquées et civiles qui ont un ordre interne. »
  • « Les trois principaux empires monétaires de réserve – les États-Unis, l’Europe et, dans une moindre mesure, le Japon – sont en mauvaise santé financière. »
  • « Le montant des actifs financiers par rapport aux actifs réels est dangereusement élevé, ce qui pourrait conduire à un mouvement de type « bank run » des actifs financiers vers les actifs réels. »

Derrière ces phrases clés, il faut comprendre que face à l’explosion de la dette des Etats – c’est aussi vrai aux Etats-Unis qu’en Europe – le meilleur moyen de se protéger est de miser sur un portefeuille diversifié, de ne pas laisser dormir son argent sur un compte d’épargne bouffé par l’inflation, ou de miser sur des obligations altérées par le contexte de planche à billets.

Les mauvais présages de Dalio pour 2024

Dans le même post, le milliardaire ne voit pas de bon augure l’état de la politique américaine. Démocrates et Républicains sont plus divisés que jamais. Ce qui peut, selon lui, mener à crise constitutionnelle en 2024, lors des prochaines élections américaines. « Il est tout à fait possible qu’aucun des partis [politiques] n’accepte de perdre les élections de 2024 ».

Cette crise n’est pas bonne pour le business. « De tels affrontements politiques nuisent à la productivité et créent un environnement inhospitalier, ce qui nuit aux flux de capitaux. »

Sa peur rejoint celle d’un autre intellectuel qui va encore plus loin. Thomas Homer-Dixon, fondateur du Cascade Institute à l’Université Royal Roads en Colombie-Britannique, au Canada, pense qu’il n’est pas impossible que les Etats-Unis se transforment en dictature d’ici 2030.

Dans tous les cas, la machine Trump est de retour et compte bien montrer d’ici 2024 que les élections lui ont été volées.

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