La Croatie adopte l’euro : un coup de pouce pour le tourisme, mais la période de transition suscite des inquiétudes

Bonne nouvelle pour les amateurs de Dubrovnik et d’autres sites touristiques croates : la Croatie va devenir le 20e pays de la zone euro, ce qui élimine la nécessité d’un échange en kunas et garantit que tous les prix sont désormais libellés en euros. Mais tous les commerçants sont loin d’être à l’aise avec ce système.

Pourquoi est-ce important ?

L'introduction est une simplification drastique pour la Croatie, car pour le commerce et le tourisme, la zone euro est déjà aujourd'hui sa principale partenaire.

L’actualité : La Croatie rejoindra la zone euro et également l’espace Schengen le 1er janvier 2023, près d’une décennie après son entrée dans l’Union européenne.

Les conséquences concrètes :

  • Les touristes de la zone euro pourront désormais comparer plus facilement les prix et tout payer en euros. Bien entendu, cela s’applique également aux touristes croates qui voyagent ailleurs dans la zone euro.
  • L’adhésion à l’espace Schengen permettra de supprimer les contrôles aux frontières avec la Slovénie et la Hongrie. Les contrôles dans les aéroports seront supprimés à partir du 26 mars.
  • Les entreprises croates auront désormais accès aux marchés de la zone euro sans taux de change.
  • Les banques croates rejoignent l’union bancaire européenne et passent sous la surveillance de la Banque centrale européenne (BCE).

Et si vous avez encore des kunas ?

  • Il y a une courte période de transition : vous pouvez encore payer avec cette devise en Croatie jusqu’au 15 janvier 2023.
  • L’échange de billets et de pièces reste possible localement dans les banques et les bureaux de poste tout au long de l’année.
  • La Banque nationale de Belgique (BNB) indique également que, du 1er au 28 février 2023, vous pourrez échanger gratuitement vos billets auprès des banques centrales nationales des pays de la zone euro.

L’impact économique : la Croatie et la zone euro sont déjà étroitement liées sur le plan économique. Plus de la moitié des marchandises exportées par les entreprises croates ont pour destination la zone euro et près de 60 % des importations croates proviennent de la zone euro, souligne la BNB. L’utilisation de la monnaie unique accélère encore l’intégration.

Mais aussi des inquiétudes :

  • Comme pour les introductions précédentes dans d’autres pays, on craint en Croatie que la monnaie unique n’entraîne une inflation supplémentaire à court terme, car les prix seront arrondis à la hausse. Pour contrer cet effet, la banque centrale impose un double affichage des prix (en euros et en kuna) jusqu’à la fin de 2023.
  • En outre, la période transitoire de deux semaines suscite également des inquiétudes. Les commerçants craignent qu’ils soient utilisés en masse comme bureaux de change. « Ma plus grande inquiétude est que les gens viennent avec des billets de 200 et 500 kunas et s’attendent à ce que je rende toute la monnaie en euros », a déclaré un coiffeur au site Euractiv.
Plus