Les États membres de l’Union européenne devront compenser financièrement les ménages et les entreprises qui utilisent moins de gaz. C’est l’une des mesures du plan d’urgence « pour réduire la demande de gaz » qui a été élaboré par la Commission européenne.
Une période passionnante attend l’Europe. Lundi, les travaux de maintenance prévus ont débuté sur Nord Stream 1, l’énorme gazoduc qui achemine le gaz naturel russe vers l’UE. Ces travaux sont censés durer jusqu’au 21 juillet.
Ces dernières semaines, cependant, plusieurs responsables politiques européens ont exprimé leurs inquiétudes quant aux projets de la Russie après le 21 juillet. Ainsi, on craint que ce pays n’arrête complètement les livraisons de gaz via le gazoduc pour se venger des sanctions imposées par l’Occident pour son agression militaire en Ukraine.
Pour faire face à une crise gazière encore plus importante, l’Europe a travaillé en coulisses sur un plan d’urgence. Une ébauche de ce plan a déjà été vue par le Financial Times, et ce journal économique très respecté énumère certaines des mesures proposées.
Incitations financières
Outre des incitations financières pour les entreprises qui utilisent moins de gaz que la normale, Bruxelles proposerait également aux États membres de limiter le chauffage des bâtiments publics à 19 degrés Celsius.
Les pays qui relancent leurs centrales électriques au charbon pour compenser la perte de la filière russe pourraient être exemptés de certains objectifs climatiques, selon le plan.
Le projet suggère également que certaines industries pourraient délocaliser leurs activités des zones moins bien desservies vers les régions où l’approvisionnement énergétique est meilleur, et que les États-membres eux-mêmes devraient veiller à ce que les industries clés soient prioritaires.
Solidarité énergétique
Fin juin, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, avait annoncé lors du sommet européen de Bruxelles qu’il y aurait un plan d’urgence.
À l’époque, elle avait plaidé en faveur de mesures qui s’appliqueraient à l’ensemble des pays de l’Union. Après tout, si Poutine ferme le robinet du gaz à un pays (dans la pratique, il s’agit généralement de l’Allemagne, le plus gros consommateur de gaz russe), cela peut se faire sentir dans toute l’UE. C’est pourquoi elle a plaidé pour une solidarité énergétique. Une interprétation concrète de ce principe serait que le réseau européen de gazoducs acheminerait le gaz vers les régions qui en ont le plus besoin.
MB