La crise des chaines d’approvisionnement est revenue à la normale

La crise des chaines d’approvisionnement s’est complètement inversée. Les prix des traversées sont en chute libre, les expéditions en forte baisse, et les ports ne savent plus quoi faire des conteneurs vides.

Enfin de la lumière au bout du tunnel pour la principale conséquence économique de la reprise post-crise sanitaire : la congestion des chaines d’approvisionnement. Avec les plans de relance, la demande a dépassé l’offre, qui n’a pas pu suivre le plein boom, et cela a créé d’importants retards à échelle mondiale et a participé à l’envolée des prix. Ensuite, le problème a perduré suite aux confinements stricts émanant de la politique zéro-covid de Chine.

Mais aujourd’hui, la demande mondiale est en baisse, et la situation s’est améliorée. « Les détaillants et les gros acheteurs ou expéditeurs sont plus prudents quant aux perspectives de la demande et commandent moins », explique Christian Roeloffs, PDG de la plate-forme de logistique Container xChange à CNBC. « La congestion s’atténue avec la réduction des temps d’attente des navires, la diminution de la capacité des ports et la réduction des délais de rotation des conteneurs, ce qui, en fin de compte, libère la capacité du marché. »

Chute des prix des conteneurs

La baisse de la demande permet ainsi de faire revenir la situation à la normale. Avec cette baisse, les prix du fret, qui avaient atteint des sommets durant l’année 2021, rechutent également, ce qui peut est une bonne nouvelle pour l’inflation.

L’indice des conteneurs Drewry, la référence mondiale, est à la baisse depuis 33 semaines consécutives. Il a perdu deux tiers de son prix depuis son pic, et affiche désormais 3.483 dollars pour un conteneur de 40 pieds. Ce prix équivaut cependant encore à plus du double du prix d’avant la pandémie.

Mais les prix sont en chute sur tous les différents trajets-clé, comme de Shanghai à Rotterdam, à New York ou à Los Angeles.

Chute du nombre de traversées

Avec les prix, ce sont aussi les nombres de traversées qui sont en chute, explique Nomura à CNBC. Selon la banque, les nombres de livraisons étaient en baisse pour quasi toutes les matières (à part le caoutchouc) en septembre, comparé au même mois de l’année passée.

« Nous supposons que la forte baisse des expéditions de conteneurs reflète en grande partie le fait que les détaillants américains arrêtent leurs commandes et réduisent leurs stocks en raison du risque de ralentissement économique », expliquent les analystes. Mais les ventes chez les détaillants américains ne seraient pas encore en baisse. La célèbre investisseuse Cathie Wood a d’ailleurs prévenu que des stocks très importants du côté des détaillants pourrait provoquer une crise de la déflation.

Dans ce contexte, les conteneurs vides s’amassent dans les ports, ce qui fait également baisser les prix. La situation de congestion s’est donc inversée : avant, il n’y avait pas assez de conteneurs et les chaines de production étaient bouchées dans l’attente d’en avoir un, et aujourd’hui c’est l’offre de conteneurs qui est bouchée. Les usines chinoises qui en produisent auraient même arrêté d’en fabriquer. Elles devraient être à l’arrêt pendant quatre mois, explique Supal Shah, CEO de Arcon Containers, cité par CNBC.

Et tout semble indiquer que la demande va continuer à chuter : les taux d’intérêt, en Europe, ne sont qu’au début de leurs hausses, la crise de l’énergie est loin d’être terminée et d’autres risques financiers commencent à peser sur l’économie.

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