Dans l’actu : Des négociations de paix sont-elles prévues ?

• « Si nous atteignons nos objectifs stratégiques sur le champ de bataille et si nous nous trouvons à la frontière administrative de la Crimée, nous serons prêts à ouvrir les canaux pour discuter de cette question sur le plan diplomatique », annonce Andrei Sybiha au Financial Times. Sybiha est chef de cabinet adjoint de l’administration présidentielle de Volodymyr Zelensky.
• « Cela ne veut pas dire que nous excluons la libération de la Crimée par notre armée », continue l’Ukrainien, laissant entendre que son armée pourrait être en mesure de s’en prendre aux Russes pour les éjecter de la péninsule. Toutefois, Sybiha ouvre la porte à des négociations avec les Russes, même si l’Ukraine exigera qu’ils quittent tout simplement la Crimée.
• Les négociations de paix en Ukraine sont particulièrement difficiles : au cours des premiers mois de la guerre, les deux parties se sont assises autour de la table, mais l’Ukraine s’est retirée lorsque les crimes de guerre de Poutine ont été révélés au grand jour. Depuis lors, plusieurs pays ont tenté une médiation, et le Mexique et la Chine, entre autres, ont déjà présenté des plans de paix. Toutefois, ces plans restent sans effet : la Russie ne veut pas négocier l’abandon de territoires (et veut annexer une plus grande partie de l’Ukraine), et l’autre partie ne veut s’asseoir à la table des négociations que si elle a des chances de gagner ou de reprendre de grandes parties du territoire.

Les chances : la contre-offensive de l’Ukraine a-t-elle une chance ?

• On a longtemps laissé entendre que l’Ukraine pourrait lancer une offensive majeure dans un avenir proche, afin de faire pression sur les positions russes. On estime maintenant que l’Ukraine attend encore plus d’équipements militaires occidentaux, notamment les chars Leopard 2 et Challenger 2. Attendre les chars américains M1A1 Abrams ne semble pas non plus être le bon choix ; ceux-ci ne pourraient être livrés qu’après l’été.
• Le point de départ possible d’une contre-offensive se situe à Zaporijia. De là, une force pourrait avancer vers le sud en direction de Melitopol, divisant ainsi en deux le territoire capturé par la Russie. De là, une attaque supplémentaire pourrait être lancée vers l’ouest, pour repousser les Russes en Crimée, voire s’emparer de la péninsule.
• Les chances de succès de l’offensive sont contestées par de nombreux analystes. Tout d’abord, on peut se demander si l’Ukraine a la capacité de combat nécessaire pour mener une telle opération. La situation au Bakhmout absorbe beaucoup de troupes et de matériel, ce qui ne semble pas compatible avec une opération supplémentaire.

(CP)