Panneaux solaires, pompes à chaleur, voitures électriques : le recours aux crédits écoénergétiques explose en Belgique. En même temps, les ménages n’ont plus vraiment le choix.
Pour suivre la transition énergétique, les Belges s’endettent comme jamais

Pourquoi est-ce important ?
La crise énergétique a fait mal aux finances de nombreux ménages belges, et pas qu'à celles des plus pauvres. Action, réaction : ils sont de plus en plus nombreux à chercher des solutions - plus propres - permettant de faire baisser leur facture énergétique. En parallèle, il y a aussi une accentuation des pressions réglementaires. Il faut bien s'adapter. Quitte à s'endetter.Dans l’actu : explosion des crédits écoénergétiques.
- Ce jeudi, l’Union professionnelle du crédit (UPC) rapporte que les chiffres des crédits écoénergétiques s’envolent. Pour rénover son logement ou acheter une voiture électrique, le Belge hésite de moins en moins à s’endetter.
Plus d’un demi-milliard d’euros de crédits pour de la rénovation
Zoom avant : plus d’un demi-milliard d’euros de crédits pour les rénovations énergétiques.
- Selon l’UPC, le nombre total de crédits à la consommation octroyés au premier semestre 2023 a augmenté de 9,7% par rapport à la même période de l’année dernière. Parallèlement, le montant total octroyé aux Belges via des crédits a augmenté de 10,2%. Il atteint un peu plus de 5 milliards d’euros.
- Ces chiffres sont déjà assez élevés. Mais attendez de voir ce qu’il ressort d’une focalisation sur les crédits souscrits pour suivre la transition énergétique.
- Sur les six premiers mois de l’année, 31.000 crédits à la consommation ont été accordés pour des rénovations énergétiques (isolation, pompes à chaleur, panneaux solaires …). C’est 17,5% de plus par rapport au premier semestre 2022. Et presque trois fois plus qu’il y a cinq ans (10.300), complète l’UPC.
- La valeur totale de ces crédits s’est, elle, envolée à 547.894.000 euros. Soit +34,2 % en un an.
- L’adaptation à la transition énergétique passe aussi par la mobilité. C’est-à-dire notamment par l’achat de véhicules hybrides ou électriques, considérés comme plus propres. Là aussi, l’UPC remarque un changement.
- « Le montant octroyé pour l’achat de nouvelles voitures a augmenté de 23% par rapport à l’année dernière, atteignant 1,39 milliard d’euros », note-t-elle. C’est la première fois depuis cinq ans que le nombre de crédits à la consommation pour l’achat de véhicules neufs augmente.
L’appel de l’UPC aux autorités
Zoom arrière : l’UPC plaide pour un cadre juridique qui protège davantage les consommateurs.
- L’UPC profite de cette explosion des crédits écoénergétiques pour louer leur avantage. On considère souvent que les solutions « vertes » sont assez chères à l’achat et qu’il faut du temps afin de profiter d’une certaine rentabilité.
- « Il est clair que le secteur belge du crédit montre la voie en aidant les particuliers et les ménages dans leurs efforts pour un avenir durable », se félicite Bart Vervenne, président de l’UPC.
- Bien sûr, contracter un crédit n’est jamais totalement sans risque. Maladie, divorce, perte d’emploi : les aléas de la vie peuvent parfois frapper violemment la capacité à le rembourser.
- « Des paiements différés ou des durées de contrat plus longues pourraient aider dans beaucoup de ces cas, mais ne sont actuellement pas autorisés par la législation belge », regrette Bart Vervenne, avant de lancer un appel aux autorités. « Si nous voulons que le crédit à la consommation contribue au maximum à la transition que connaît notre société, nous avons besoin d’un cadre juridique cohérent qui soit porteur de certitudes et protège les consommateurs. »
- En attendant, l’UPC lance la campagne #Creditconsopourdemain, notamment censée « mettre l’accent sur le rôle important que jouent les prêteurs dans la prévention de problèmes pendant la durée d’un crédit ».