Si l’on sait déjà depuis de nombreux mois que les animaux domestiques peuvent être infectés par le Covid-19, le décès d’un chaton au Royaume-Uni provoque une certaine inquiétude chez les chercheurs. La problématique reste encore fort méconnue, la vigilance doit être de mise.
Chat, chien, hamster: le Covid-19 a déjà été détecté chez bon nombre d’animaux domestiques à travers le monde. En revanche, il n’existe aujourd’hui aucune preuve que ceux-ci peuvent eux-mêmes contaminer l’homme. Dans une étude publiée cette semaine dans la revue officielle de la British Veterinary Association, des chercheurs de l’université de Glasgow (Royaume-Uni) appellent à la vigilance.
Les scientifiques expliquent avoir analysé le cas de deux chats ayant contracté le Covid-19 en 2020. Ils estiment que les animaux ont chacun été contaminés par leur maître, testé positif quelques jours avant eux. L’un des deux chats, un Ragdoll de quatre mois, n’a pas survécu. Victime de graves troubles respiratoires, il a dû être euthanasié. L’autre, un siamois de six ans, a eu plus de chance, n’ayant souffert que de symptômes légers (conjonctivite et écoulement nasal).
La science avance
Le fait que l’homme puisse transmettre le Covid-19 à l’animal n’est pas une nouveauté. Cette étude permet tout de même d’en apprendre davantage sur ce phénomène.
‘Il s’agit de résultats importants et intéressants, qui viennent s’ajouter à l’ensemble des preuves que les humains peuvent infecter leurs animaux de compagnie, dans certains cas, comme ici, entraînant une maladie clinique chez les animaux.. Des chats et des chiens ont été signalés comme étant infectés. Il s’agit d’une étude de grande qualité, comprenant le séquençage du génome entier pour confirmer les liens de transmission’, a commenté le professeur James Wood, directeur du département de médecine vétérinaire de l’université de Cambridge, interrogé par la BBC.
Ces éléments constatés, il est vivement conseillé aux maîtres contaminés par le Covid-19 de limiter les contacts avec leurs animaux de compagnie afin de ne pas leur transmettre le virus. Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), l’une des principales agences sanitaires américaines, recommandent même de se comporter avec eux ‘comme vous le feriez pour d’autres membres humains de votre famille’. Autrement dit, si une personne est malade, il vaut mieux que l’animal reste en quarantaine (ou en tout cas n’approche aucune personne extérieure) en même temps que tous les membres du foyer.
Et met en garde
Dans leur étude, les chercheurs de l’université de Glasgow alertent surtout quant à la potentielle transmission du virus du chat vers l’homme. Si aucune étude n’a encore démontré qu’une telle chose s’est déjà produite, ils sont inquiets.
‘Les animaux domestiques pourraient agir comme réservoir viral, permettant une transmission continue du virus’, indiquent-ils. Les animaux pourraient dès lors permettre au virus de muter, débouchant sur de nouveaux variants potentiellement dangereux, susceptibles de contaminer les humains.
‘Actuellement, la transmission de l’animal à l’homme représente un risque relativement faible pour la santé publique dans les régions où la transmission de l’homme à l’homme reste élevée. Toutefois, à mesure que les cas de transmissions entre humains diminuent, la perspective d’une transmission entre animaux devient de plus en plus importante en tant que source potentielle de réintroduction du Sars-CoV-2 chez l’homme’, avertissent les chercheurs.
Consciente du danger, l’équipe de l’université de Glasgow appelle la communauté scientifique à multiplier les efforts afin de savoir si une transmission chat-homme est bien possible et, si oui, dans quelles proportions. ‘Des études supplémentaires sont nécessaires de toute urgence’, pressent-ils. Une tâche d’autant plus complexe que, pour des raisons éthiques évidentes, ce n’est pas quelque chose qui pourra être vérifié par une expérimentation.
L’inquiétude est d’autant plus vive que quelques études ont déjà démontré que le virus pouvait passer du vison à l’homme, rappellent les chercheurs britanniques. C’est d’ailleurs pour cela que le Danemark a abattu des millions de visons l’an dernier.
Notons enfin que des scientifiques ont annoncé le mois dernier avoir mis au point le premier vaccin contre le coronavirus pour les animaux. Parmi les animaux ayant fait l’objet des tests, on retrouve le chat et le vison.
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