Maintenant que la section gantoise de Vooruit a rejeté l’accord de gouvernance avec la N-VA, le président national Conner Rousseau (Vooruit) s’implique personnellement dans la situation. Des enjeux importants sont en jeu, tant au niveau national qu’à Anvers.
Principaux renseignements
- Conner Rousseau a envoyé des signaux mitigés à Vooruit à Gand, semblant espérer une collaboration entre la N-VA et Vooruit.
- Le fait que cette collaboration n’ait finalement probablement pas lieu complique les discussions à Anvers et à Saint-Nicolas.
- Au niveau fédéral, Bart De Wever pourrait aussi se montrer moins conciliant envers Vooruit.
Dans l’actualité : Conner Rousseau se rendra à Gand pour rencontrer la section locale, rapporte la VRT.
- La nature exacte du message de Rousseau reste incertaine. Le président de Vooruit a joué un rôle notable dans les discussions ces dernières semaines, avec des déclarations conflictuelles.
- « Groen correspond mieux à l’ADN de Gand que la N-VA », a déclaré Rousseau juste après les élections. Bien qu’il ait estimé que Groen devait adoucir son ton, il semblait favorable à une coalition entre Groen et la liste Voor Gent (Vooruit et Open Vld).
- Dans le même temps, Rousseau aurait convenu avec Bart De Wever, président de la N-VA, de former autant de coalitions que possible entre la N-VA et Vooruit, bien qu’il n’ait rien promis pour Louvain ou Gand. À Louvain, le bourgmestre Mohamed Ridouani (Vooruit) a ensuite formé une coalition sans la N-VA.
- À Gand, les tensions entre Voor Gent et Groen ont atteint leur paroxysme, aboutissant à un accord de gouvernance entre Voor Gent et la N-VA, sans Groen. Rousseau est resté absent des discussions.
- Les membres de Vooruit à Gand devaient approuver cet accord dimanche. Samedi soir, ils ont reçu un e-mail de Rousseau qui disait : « Je ne vous dirai pas comment voter. Je tiens seulement à vous dire que j’ai confiance en vous. » Cependant, il a également affirmé que « le texte proposé est très progressiste et de gauche, un copier-coller de notre propre programme social ».
- D’autres phrases dans le mail peuvent être interprétées comme un conseil de vote en faveur de l’accord avec la N-VA : « Si vous voulez faire la différence, il faut entrer dans l’arène, se salir les mains » et « de vrais socialistes ne se laissent pas influencer par ce que les autres partis disent ou menacent », une référence à la foule qui avait menacé la N-VA et Vooruit.
Conséquences pour Anvers et Saint-Nicolas
Contexte : Que Rousseau s’implique dans les discussions n’est guère surprenant.
- À Anvers, De Wever a annoncé qu’il entamait des discussions exclusives avec Vooruit après que Voor Gent ait décidé de s’associer à la N-VA. Selon Bogdan Vanden Berghe de Groen, ce n’est pas une coïncidence : « Un accord était nécessaire d’abord à Gand, et ensuite un accord a été conclu avec Vooruit à Anvers », a-t-il déclaré dans Villa Politica.
- Le rejet de l’accord gantois ne signifie pas que Vooruit ne pourra pas gouverner à Anvers, mais cela pourrait augmenter la pression : Vooruit aura plus de mal à poser des conditions. Ces conditions comprenaient, par exemple, l’interdiction du tunnel des quais de l’Escaut, l’assouplissement de l’interdiction du port du voile et des investissements importants dans les transports publics.
- Rousseau travaillait également dans sa ville natale de Saint-Nicolas à un accord de gouvernance avec la N-VA. Lieven Dehandschutter (N-VA) reste bourgmestre, mais un accord entre les deux partis n’a pas encore été trouvé. Selon l’échevin Bart De Bruyne (Groen), Vooruit a conclu un pré-accord avec le CD&V pour gouverner ensemble, même si le CD&V n’est pas nécessaire pour une majorité. L’ajout d’un troisième parti complique la formation d’un accord. La bonne entente entre Vooruit et la N-VA semble s’éloigner.
« Comédie » fédérale
Contexte : Les choses ne se passent pas non plus bien au niveau fédéral.
- La semaine dernière, Rousseau a rejeté la supernote remaniée de Bart De Wever, formateur. Pour Rousseau, il faut un nouveau calcul pour le glissement fiscal proposé par De Wever. Vooruit insiste également pour une imposition supplémentaire des revenus plus élevés. Pour De Wever, cela pouvait faire l’objet de discussions, à condition que les autres groupes de travail poursuivent les négociations.
- Rousseau a rejeté cette idée : il refuse de poursuivre les discussions tant que De Wever n’aura pas complètement révisé sa note socio-économique. Rousseau estime que les négociations dans des groupes comme l’énergie, la justice et la défense sont intrinsèquement liées au cadre budgétaire général.
- Les partenaires de coalition, Les Engagés et le MR, sont en colère contre Rousseau et ne comprennent pas sa position. Le président Georges-Louis Bouchez a qualifié la situation de « comédie ». Sammy Mahdi (CD&V) espérait une avancée dans les négociations, mais cet espoir est désormais compromis.
- On s’attendait à ce que, si la N-VA parvenait à s’imposer dans l’administration gantoise, De Wever se montrerait plus conciliant envers Rousseau et accepterait certaines concessions au niveau fédéral. Il reste à voir si De Wever est toujours prêt à le faire rapidement.