La conférence internationale sur le climat se tiendra à Glasgow du 1er au 12 novembre, sous la présidence britannique. Mais en terre écossaise, et c’est d’une grande importance. Car le Royaume-Uni comme les indépendantistes écossais y voient là une vitrine pour défendre leur cause devant le monde.
La COP26, la grande conférence internationale annuelle de l’ONU sur les problématiques climatiques, sera organisée cette année par la Grande-Bretagne, en partenariat avec l’Italie. Mais elle se tiendra dans la cité écossaise de Glasgow, et non dans la capitale britannique. Et ça n’est pas un hasard: cette édition semble vouée à devenir une vitrine politique tant pour le gouvernement de Londres que pour celui d’Édimbourg.
Une Écosse digne d’une nation
Comme le souligne Anthony Salamone, directeur de l’analyste financier écossais European Merchants dans un article pour Politico, si la COP26 arborera les couleurs britanniques, c’est en fait le gouvernement régional d’Écosse qui veillera au bon déroulement de la conférence et en assumera les coûts et l’organisation. Or celui-ci est dominé par les indépendantistes du SNP, qui ont encore conforté leur assise avec une majorité au parlement écossais obtenue par une alliance avec les écologistes après les élections de mai dernier. Cette conférence internationale est donc l’occasion rêvée de montrer au monde une Écosse digne de briguer une place qui lui est propre sur l’échiquier international, tout en montrant aux partenaires européens l’image d’un pays progressiste, tourné vers le monde en général et l’Europe en particulier, et qui s’est fixé des objectifs climatiques plus ambitieux que ceux de la Grande-Bretagne. Édimbourg vise en effet le label « zéro émission » dès 2045, là où Londres compte plutôt sur 2050.
Un Royaume toujours Uni
Un récit totalement opposé à celui que le royaume tente de bâtir : à Westminster, on compte sur la COP26 pour démontrer que la Grande-Bretagne demeure, malgré le Brexit, un acteur incontournable de la scène internationale, capable de montrer la bonne voie pour lutter contre le changement climatique. En en optant pour Glasgow, ancienne cité industrielle du nord, pour accueillir la réunion, le gouvernement britannique espère montrer l’image d’un Royaume toujours Uni malgré les tensions politiques et sociales entre l’Angleterre et l’Écosse. Une manière de rappeler que le nord et le sud forment toujours un seul pays en faisant flotter l’Union Jack, et en défendant l’union plutôt que la division face aux défis à venir.
Du point de vue du combat climatique, cependant, le choix de Glasgow aussi est un symbole fort. Car la ville, peuplée de 2,85 millions de personnes, est directement menacée par le changement climatique. Les tempêtes et les inondations frappent durement la région et se font de plus en plus régulières et de plus en plus intenses.
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