La banque d’affaires va dorénavant refuser l’introduction en bourse d’entreprises qui ne présentent pas au moins une femme ou un représentant de la diversité dans leur conseil d’administration.
Goldman Sachs veut mettre un coup de pied dans la fourmilière, et en finir avec un milieu des affaires décidément trop masculin et trop blanc. Bref, bien peu représentatif de la diversité de la société.
Le dirigeant de la banque, David Solomon, a confirmé dans une interview accordée à la chaîne CNBC une annonce déjà ébauchée lors du Forum économique de Davos. A partir du 1er juillet 2020, Goldman Sachs va refuser l’introduction en bourse des sociétés dont le conseil d’administration n’est composé que d’hommes blancs. L’objectif: faire entrer la diversité dans un monde des affaires encore trop homogène.
Un souci d’efficacité
M. Solomon avance par ailleurs un argument d’efficacité. Selon les données de la banque, les entreprises qui comptaient au moins un membre du conseil d’administration issu de la diversité ont vu le prix moyen de leur action bondir de 44% dans l’année suivant leur introduction en Bourse, contre 13% pour les autres.
‘On perdra sans doute des affaires, mais sur le long terme, c’est le meilleur conseil à donner à des entreprises qui veulent générer de bons retours sur investissements à leurs actionnaires sur la durée’ a-t-il ajouté.
La mesure entrera en vigueur en Europe le 1er juillet 2020, et devrait déjà être renforcée en 2021, en portant l’obligation à deux représentants de la diversité. La banque compte mettre son expérience et son réseau au service de son projet en aidant les sociétés à trouver des candidats, rapporte le journal économique français Les Echos.
Un mouvement déjà en route
De nombreux experts voient dans cette mesure un premier mouvement qui pourrait en éveiller d’autres chez les concurrents, comme JP Morgan ou Morgan Stanley.
Les grands gestionnaires d’actifs tels que BlackRock et State Street exigent que les entreprises dans lesquelles ils investissent aient des directeurs féminins. L’année dernière, près de la moitié des postes de direction ouverts dans les plus grandes entreprises américaines cotées en bourse ont été attribués à des femmes.