Comment Bruges a résolu le problème du tourisme de masse

Bruges, surnommée la « Venise du Nord », peut être comparée à la belleitalienne non seulement en raison de son réseau de canaux, jadisutilisés à des fins mercantiles, mais également car cette villeest également confrontée au problème du tourisme de masse.Toutefois, cette cité du nord de la Belgique semble avoir trouvé lasolution pour limiter les aléas des excès du tourisme.   

Tout comme de nombreusesdestinations touristiques européennes populaires – Barcelone,Amsterdam, Florence, Dubrovnik, Venise – Bruges, dont la population estd’un peu moins de 20.000 habitants, lutte contre l’invasiontouristique. Chaque année, environ huit millions de touristesvisitent son petit centre historique.

Comme dans les autresgrandes villes européennes, les habitants en ont assez des foules devoyageurs qui déambulent dans ses rues. Ce type de ressentiment asouvent un effet désastreux sur le secteur du tourisme d’une villeet les visiteurs en finissent par se sentir indésirables.

Cependant, Bruges a réussia évité ce type de situation. En effet, la ville a pu géreravec succès l’afflux touristique et a développé un type de projetqui pourrait être utile pour d’autres villes touristiques endétresse.

Stratégies

En 1996, Bruges a limitéà un peu plus de 100 le nombre d’hôtels installés dans le centrehistorique. En 2002, les autorités ont également limité le nombrede résidences secondaires et de maisons de vacances afin depréserver la population des résidents permanents. Elles ontdéveloppé en outre une stratégie qui consiste à concentrer lestouristes dans le sud-ouest de la ville, dans une zone qui relie lecentre aux stations de bus et à la gare. Les cars de touristes nesont autorisés dans le centre-ville que s’ils apportent desvisiteurs à leur hôtel. Parallèlement, les places de parking sontlimitées dans le centre et les aires de stationnements longue durée,moins chères, sont situées à la périphérie.

Par ailleurs, la majoritédes touristes sont des excursionnistes qui restent moins de troisheures dans la ville. Cependant, leur nombre a récemment augmentéen raison de la popularité croissante des croisières. Les visiteursdébarquent à Anvers, Ostende et Zeebruge, à seulement 15 km aunord de Bruges. Or, lespassagers de croisière ne dépensent pas beaucoup d’argent au niveaulocal et obstruent néanmoins les trottoirs. Afin de limiter lesvisites pédestres, les autorités ont appliqué une mesure quistipule que tous les guides doivent être agréés.

Objectifs

Ces différentesréglementations servent à atténuer le ressentiment local àl’égard des touristes et à faire en sorte que la population acceptetout autre projet touristique. Selon une étude récente, la majoritédes habitants de Bruges, soit 117.000, soutiennent lesinitiatives touristiques. Bruges reste ainsiune destination culturelle et ne se transforme pas en un lieu pourles enterrements de vie de célibataires.

Bien entendu, le tourismeprofite à la population locale. Ce secteur rapporte à la ville 440millions d’euros par an. De nombreuxhabitants vivent en outre du tourisme, qu’ilssoient propriétaires ou employés du secteur. A Bruges, lesbénéfices du tourisme sont largement redistribués.

Attractions

La prospérité de laville est palpable. La clientèle des meilleurs restaurants estlocale. La ville possède de nombreuses attractions : le festival demusique Cactus, le festival de la gastronomie Kookeet ou encore laTriennale de Bruges.. A Noël, les résidents se rassemblentet se divertissent dans les bars. La musique et la danse sont àl’honneur toute l’année grâce aux programmations de choix de lasalle de concerts Concertgebouw. Bruges est également un avant-postede l’université de Louvain, possède une école de restaurationréputée et est également un acteur majeur dans le développementde nouvelles entreprises.

Cependant, tous leshabitants ne sont pas satisfaits de l’activité touristique. Lesrésidents se plaignent de l’intrusion quotidienne des visiteurs quistagnent devant chez eux, des groupes de touristes qui dévalent lesrues ou qui s’arrêtent partout pour prendre des selfies.

Mais les locaux acceptentfinalement le prix à payer de la croissance touristique. En outre,plusieurs parties du centre-ville sont épargnées par le tourisme etsur 8 millions de visiteurs annuels, seuls 1,8 million passent lanuit dans la ville. Dès lors, lorsque lanuit approche, le nombre de touristes diminue et la ville redevientcalme.   

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