Colruyt Group a récemment lancé Agripartners, une nouvelle société d’exploitation via laquelle il souhaite acheter des terres agricoles et engager des agriculteurs pour les cultiver; le produit des récoltes devant ensuite atterrir sur les étals de l’enseigne.
Pour Colruyt Group, l’idée affirmée est de garantir la disponibilité de produits belges dans ses rayons en toute transparence, et promet une coopération avec des agriculteurs locaux.
Pour la Fédération unie de groupements d’Éleveurs et d’Agriculteurs (FUGEA), cela ressemble tout bonnement à un asservissement des agriculteurs. Les syndicats flamands ABS et Boerenbond partagent son avis.
Retour du ‘servage féodal’?
‘Derrière cette communication peaufinée et ces objectifs a priori louables se cache en réalité une mainmise dangereuse du Groupe sur l’agriculteur dépourvu de toute autonomie décisionnelle sur la ferme’, affirme la FUGEA ce jeudi. ‘En effet, le producteur (…) sera responsable de la gestion opérationnelle quotidienne de la ferme, mais devra répondre aux décisions stratégiques du Groupe Colruyt. (…) Ces pratiques d’un autre âge nous feraient presque penser au servage féodal’, lance-t-elle.
La Fédération rappelle que ‘la relation entre propriétaire et locataire définie à travers le décret du bail à ferme est supposé garantir la liberté de culture pour l’agriculteur’, et qu’il s’agit pour elle d’un principe de base non négociable.
Pression foncière
L’annonce de Colruyt Group avait déjà fait réagir les syndicats agricoles flamands Boerenbond et ABS, qui ont eux aussi pointé un retour en arrière et souligné qu’il existait pour le groupe ‘d’autres moyens de construire une relation durable avec les producteurs’.
Ils craignent, comme la FUGEA, que l’arrivée du groupe sur le marché exerce une pression foncière accrue, qui bloquera l’installation des jeunes et freinera la reprise d’exploitations.
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