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Interdiction totale et Big Tech à pied d’œuvre : comment la Chine prépare sa riposte à ChatGPT

Interdiction totale et Big Tech à pied d’œuvre : comment la Chine prépare sa riposte à ChatGPT
Ma Huateng, Robin Li et Eric Jing Xiandong, CEO de Tencent, Baidu et Ant Group. (Justin Chin/Bloomberg via Getty Images, Wu Jun/VCG via Getty Images, Lyu Liang/VCG via Getty Images, Sheldon Cooper/SOPA Images/LightRocket via Getty Images)

C’était attendu et cela s’est concrétisé cette semaine : le gouvernement chinois veut (totalement) bannir ChatGPT de son territoire. Dans le même temps, les géants technologiques nationaux préparent leur réponse au chatbot américain.

Pourquoi est-ce important ?

Considéré par certains comme une véritable révolution, ChatGPT passionne spécialistes comme grand public depuis son lancement, toute fin novembre. Si les rivaux américains de Microsoft (qui soutient OpenAI), Google en tête, tentent de ne pas se laisser dépasser, on observe un même phénomène en Chine. La bataille mondiale des chatbots est lancée.

Dans l’actu : Pékin serre la vis autour de ChatGPT.

  • Cette semaine, les autorités chinoises ont prié leurs entreprises technologiques de tout faire pour empêcher leurs citoyens d’accéder à ChatGPT.
  • Les Big Tech s’y sont pliées sans tarder, tout en préparant leur riposte.

Le détail : ChatGPT était déjà indisponible, mais…

  • Officiellement, ChatGPT n’a jamais été disponible en Chine.
    • Le site est bloqué par le « Grand Firewall » utilisé par Pékin.
    • ChatGPT ne permet d’ailleurs pas lui-même aux internautes disposant d’un numéro de téléphone chinois de créer un compte.
  • En réalité, de nombreux internautes chinois ont pu utiliser le chatbot américain ces derniers mois. Grâce à des VPN, mais aussi parce que des dizaines de « mini-programmes » conçus par des développeurs tiers ont été publiés sur les réseaux sociaux chinois tels que WeChat.
  • D’après le média japonais Nikkei, les Big Tech chinoises détentrices de plateformes où étaient disponibles ces programmes ont été priées de bloquer l’accès à ceux-ci. Tencent, qui contrôle WeChat, a immédiatement obéi.

La bataille est lancée

Les explications : Pékin y voit de la propagande américaine.

  • Si le gouvernement chinois n’a pas officiellement motivé sa décision, celle-ci est évidente : il estime que ChatGPT véhicule des idées et valeurs bien trop américaines.
  • En début de semaine, le média étatique DailyChina avait d’ailleurs indiqué que le chatbot « pourrait aider le gouvernement américain dans sa diffusion de désinformation et sa manipulation des récits mondiaux pour ses propres intérêts géopolitiques. »
    • A titre d’exemple, l’article dénonçait notamment les réponses de ChatGPT au sujet du Xinjiang où, selon de nombreuses ONG, des Ouïghours sont victimes de travail forcé depuis plusieurs années.

Et maintenant : place aux chatbots chinois.

  • Tencent, Alibaba, Baidu, NetEase ou encore JD.com : toutes les Big Tech chinoises ont déjà annoncé qu’elles travaillaient à leur propre chatbot, en réponse à ChatGPT.
  • Pour l’instant, c’est Baidu qui semble être le plus proche du but.
    • L’entreprise a présenté Ernie Bot au début du mois.
    • A priori, il ne s’agira pas vraiment d’un chatbot comme ChatGPT, mais d’un bot qui sera intégré dans divers produits de Baidu, tels que son moteur de recherche et le système d’exploitation de ses véhicules et enceintes connectées.
    • « La technologie de l’IA a atteint un point de bascule et toutes les industries subiront inévitablement une transformation », a déclaré Robin Li, son patron. « Baidu est le meilleur exemple de la croissance à long terme du marché chinois de l’IA et progresse à l’avant-garde de cette nouvelle vague. »
  • Nikkei précise que toutes ces entreprises devront d’abord soumettre un rapport aux régulateurs chinois avant de lancer leurs propres services.
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