Le changement climatique s’intensifie : le monde fait face à un avenir sombre en raison des émissions record


Principaux renseignements

  • Les émissions de gaz à effet de serre augmentent à un rythme près de deux fois supérieur à celui observé avant la pandémie de COVID-19.
  • Malgré des décennies de négociations internationales et de progrès dans le domaine des énergies renouvelables, le réchauffement de la planète continue de s’intensifier.
  • Même si tous les engagements actuels étaient pleinement mis en œuvre, le monde connaîtrait encore une augmentation de température comprise entre 2,6 et 2,8 degrés Celsius au cours de ce siècle.

Le monde se trouve à un tournant décisif dans sa lutte contre le changement climatique. Les tendances actuelles laissent entrevoir de sombres perspectives : les émissions de gaz à effet de serre atteindront des niveaux record en 2023, augmentant presque deux fois plus vite que le taux observé avant la pandémie de COVID-19. Malgré des décennies de négociations internationales et les progrès réalisés dans le domaine des énergies renouvelables, comme l’énergie éolienne et solaire, le réchauffement de la planète continue de s’intensifier.

Cette trajectoire inquiétante met le monde sur la voie d’une augmentation potentielle de la température de 3,1 degrés Celsius d’ici la fin du siècle par rapport aux niveaux préindustriels. Si les émissions ont atteint un plateau dans plusieurs pays développés, dont le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Union européenne, ces réductions sont insuffisantes pour compenser l’augmentation rapide des émissions des économies émergentes telles que la Chine, l’Inde, l’Indonésie, l’Arabie saoudite et le Viêt Nam.

Urgence de l’action climatique

L’urgence de la situation a été soulignée par Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), qui a déclaré que « l’heure de la crise climatique a sonné ». Elle souligne la nécessité d’une action mondiale immédiate et sans précédent, exhortant les nations à prendre des engagements ambitieux en matière de réduction des émissions lors du prochain sommet des Nations unies sur le climat, qui se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan.

L’Accord de Paris, ratifié par 196 pays, vise à limiter le réchauffement climatique à bien moins de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et à s’efforcer de le maintenir en dessous de 1,5 degré Celsius. Cependant, l’analyse du PNUE révèle que seul Madagascar a soumis un plan plus ambitieux depuis l’année dernière, seule une poignée de pays possédant des objectifs suffisants pour freiner efficacement le réchauffement climatique.

Les défis à venir

Même si tous les engagements actuels étaient pleinement mis en œuvre, le monde connaîtrait encore une augmentation de température comprise entre 2,6 et 2,8 degrés Celsius au cours de ce siècle. Étant donné que de nombreuses nations, dont le Royaume-Uni, doivent encore mettre en œuvre les politiques nécessaires pour atteindre leurs objectifs, la trajectoire actuelle menace de pousser le réchauffement de la planète vers un niveau catastrophique de 3,1 degrés Celsius.

Malgré ces sombres perspectives, il existe une lueur d’espoir. Une analyse technique suggère un potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 31 gigatonnes d’ici à 2030 et de 41 gigatonnes d’ici à 2035 grâce à des mesures telles que le déploiement d’une production d’électricité sans carbone et l’inversion des tendances à la déforestation.

La voie à suivre

Cet objectif ambitieux permettrait de combler le fossé nécessaire pour maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 1,5 degré Celsius, mais il exige une action immédiate et sans relâche. Pour atteindre cet objectif, les réductions d’émissions doivent être nettement plus importantes chaque année jusqu’en 2035. Anne Olhoff, auteur principal du rapport, souligne que même de petites réductions de température sont cruciales, déclarant que « chaque fraction de degré compte et c’est une bataille que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ».

Jusqu’en 2025, les États doivent formuler de nouvelles promesses pour diminuer leurs émissions de carbone dans le cadre de l’Accord de Paris. Cependant, la réalisation de ces réductions dépend de plusieurs facteurs, en particulier de l’assistance technique et financière des pays développés aux pays en développement qui portent une responsabilité historique moindre dans le réchauffement climatique. En fin de compte, les progrès dépendent du leadership politique et d’une action décisive à l’échelle mondiale.

Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!

Plus