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Le plus grand gisement de gaz naturel d’Europe va bel et bien fermer cette année : les prix ont doublé depuis le début du mois

Le plus grand gisement de gaz naturel d’Europe va bel et bien fermer cette année : les prix ont doublé depuis le début du mois
Le champ gazier de Groningue, aux Pays-Bas. (Cris Toala Olivares, Getty Images)

Le gouvernement néerlandais décidera la semaine prochaine si le gisement de gaz naturel de Groningue, le plus grand de toute l’Europe, sera définitivement fermé le 1er octobre 2023. Le prix du gaz naturel en Europe a augmenté de plus de 20% à l’annonce de la nouvelle et a doublé depuis le début du mois.

Pourquoi est-ce important ?

Jusqu'au début de la guerre en Ukraine l'année dernière, l'Europe importait près de la moitié de son gaz naturel de Russie. Mais depuis, le robinet a été en grande partie fermé. L'UE cherche d'autres pays où s'approvisionner afin de devenir énergétiquement indépendante de la Russie. Elle s'est notamment tournée vers les Pays-Bas, où se trouve le plus grand gisement de gaz naturel d'Europe. Mais à Groningue, les dégâts causés par l'extraction du gaz naturel sont considérables : le gouvernement veut fermer définitivement le champ.

La cause est entendue : la nouvelle a d’abord été partagée par l’agence de presse Bloomberg , et a depuis été confirmée à RTL Nieuws par des sources au courant de l’affaire. 

  • Le champ de Groningue a longtemps été une épine dans le pied du gouvernement néerlandais. Des centaines de tremblements de terre ont été enregistrés dans la région au cours des dernières décennies en raison de l’extraction de gaz, ce qui a endommagé de nombreuses habitations. 
  • Toutefois, bien annoncé, on a cru pendant un temps que champ gazier ne fermerait finalement pas de si tôt. Principalement parce que la guerre en Ukraine a mis en péril l’approvisionnement énergétique du Vieux Continent. Les autorités avaient d’ailleurs initialement annoncé fermer le champ en 2022 et cela a été reporté à cette année. Pour deux raisons :
    • Le gaz de Groningue est à faible pouvoir calorifique, ce qui le rend immédiatement adapté à un usage domestique. A contrario, le gaz provenant de l’étranger a un pouvoir calorifique élevé : il doit donc d’abord être traité dans une usine avant de pouvoir être utilisé. La construction d’une nouvelle usine d’azote dédiée à cet effet a été retardée, mais l’installation sera opérationnelle à partir de début octobre.
    • Un autre problème pour les Pays-Bas est qu’ils avaient un contrat avec d’approvisionnement avec l’Allemagne. Des millions de foyers allemands dépendaient du gaz de Groningue. L’année dernière, Berlin, sentant la coupure russe se profiler, a même fait pression sur La Haye pour que leurs voisins augmentent leur production.

Conséquence directe : après l’annonce de la nouvelle, le prix du gaz naturel a bondi. Le TTF, l’indice du gaz néerlandais, la référence en Europe – a bondi de plus de 25%, à 49 euros le mégawattheure (MWh). Entretemps, il est retombé aux alentours des 35 euros. Mais il s’agirait désormais plutôt d’un plancher.

  • Bien que cela fasse plusieurs années que sa fermeture est presque garantie et que le champ gazier produise relativement peu de gaz naturel, les analystes l’ont toujours considéré comme une option possible pour éviter les pénuries.
  • Le prix du gaz naturel a atteint un creux il y a quelques semaines, mais a de nouveau augmenté après la chute de la production en Norvège. Le temps chaud fait également craindre une augmentation de la demande cet été, ce qui pourrait exercer une pression à la hausse supplémentaire sur les prix. La concurrence asiatique est aussi un argument avancé pour expliquer la hausse des prix, qui ont doublé ces dernières semaines. Les navires remplis de GNL préfèrent livrer leur cargaison en Asie.

(OD)

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