Craig Wright est-il le vrai Satoshi Nakamoto, le mystérieux fondateur de Bitcoin ? C’est en tout cas ce qu’il prétend. Pour l’instant, les investisseurs en crypto restent très sceptiques.
Un juge de Floride a statué lundi sur une affaire qui a tenu le monde de la crypto en haleine pendant des semaines. Craig Wright, un informaticien australien, a un accès complet à un portefeuille crypto de 1,1 million de Bitcoins, soit 50 milliards de dollars. La famille de son associé aujourd’hui décédé, David Kleiman, n’aura droit à aucun contrôle sur ceux-ci, a décidé la justice.
Wright affirme depuis longtemps qu’il est un maillon clé dans l’équipe qui a créé la plus ancienne et la plus grande cryptomonnaie au monde. Ensemble, cette équipe aurait utilisé le pseudonyme « Satoshi Nakamoto » pour publier son célèbre Livre blanc de Bitcoin (2008), qui explique la philosophie et le fonctionnement des cryptomonnaies et de la blockchain. Kleiman, un ami et partenaire d’affaires de Wright, a également affirmé faire partie de cette équipe lorsque le premier million de Bitcoins a été extrait. Cependant, il est décédé en 2013 à l’âge de 46 ans. Sa famille a poursuivi Wright en vue d’avoir accès à un portefeuille contenant une très grosse somme de Bitcoins.
Mais les crypto-wallets du légendaire Satoshi Nakamoto n’ont jamais été manipulés depuis janvier 2009, juste après la création des premiers Bitcoins. Et c’est aussi ça le problème avec les affirmations de Wright.
4,8% de tous les Bitcoins en circulation
Les Bitcoins de Satoshi Nakamoto sont dispersés sur diverses adresses sur le réseau de la cryptomonnaie. Par exemple, les 50 premiers Bitcoins, créés après avoir extrait le premier bloc de tous les temps, le bloc Genesis, ont été envoyés vers un portefeuille qui n’a pas expédié de pièces depuis plus d’une décennie.
Selon la plupart des experts, les wallets de Satoshi Nakamoto contiendraient environ 1.148.800 Bitcoins. Cela signifie que cette personne détiendrait 4,8% de tous les Bitcoins qui étaient en circulation au début de cette année.
La communauté crypto a demandé à plusieurs reprises à Wright d’effectuer des transactions à l’une de ces adresses, afin de prouver qu’il est bien Satoshi Nakamoto. Ce qu’il n’a pas réussi à faire jusqu’à présent.
Wright doit maintenant apporter des preuves
Pourtant, Wright insiste sur le fait qu’il est bien l’informaticien pionnier qui a secoué le monde de la finance.
Au cours du procès, Wright et certains experts indépendants en crypto ont juré sous serment que l’Australien serait bien le propriétaire des Bitcoins. Wright a aussi assuré qu’il le prouverait s’il gagnait le procès.
Reste donc à voir si l’informaticien tiendra ses promesses. Par ailleurs, il a indiqué qu’il ferait don d’une « grande partie » de la fortune du Bitcoin à des œuvres caritatives. Wright a, en outre, été condamné à verser 100 millions de dollars de droits de propriété intellectuelle à W&K Info Defence Research, une société fondée par Kleiman en Floride.