La RTBF a mis la main sur le rapport intermédiaire que remettra le groupe d’experts au Premier ministre, ce mercredi. Il porte le sceau de son président, le gouverneur de la Banque Nationale, Pierre Wunsch, mais il ouvre la voie à des mesures plus ciblées, en faveur de la classe moyenne.
- Souvent utilisé comme excuse pour éviter les questions fâcheuses sur le pouvoir d’achat, le rapport des experts arrive sur la table du gouvernement.
- La Banque Nationale et Pierre Wunsch avaient déjà annoncé la couleur ce lundi: les mesures de soutien au pouvoir d’achat ne peuvent plomber encore davantage les finances publiques, dans un contexte de hausse des taux d’intérêt. Le rapport du groupe d’experts précise d’emblée que « creuser le déficit n’est pas une option », révèle la RTBF.
- Le groupe d’experts préconise des mesures plus ciblées, qui bénéficieraient à ceux qui en ont vraiment besoin: la classe moyenne qui ne peut profiter des avantages du tarif social, par exemple. Le groupe de travail pointe entre autres:
- La baisse de la TVA sur le gaz et l’électricité qui bénéficie à tout le monde sans distinction, petit ou gros portefeuille. Par peur de voir cette mesure éternellement prolongée, le groupe d’expert propose de limiter la baisse de la TVA à partir d’une certaine baisse des prix de l’énergie. Il demande aussi « plus d’accises à cliquet inversé ». En d’autres termes, le groupe d’experts ouvre la voie à la TVA intelligente du ministre des Finances, Vincent Van Peteghem ‘CD&V) qui vise à réduire la part des TVA vers les accises.
- Concernant les aides directes et les chèques-énergies, le groupe d’experts recommande de les cibler à ceux qui sont à la limite des seuils des tarifs sociaux et qui ne peuvent donc bénéficier de ces tarifs avantageux.
- Le groupe d’experts estime également que l’indexation automatique des salaires souffre d’une distorsion, « notamment quant au timing et à la manière dont l’indice santé est mesuré et appliqué ». Cette méthode doit être analysée et corrigée au besoin.
- D’autres recommandations pourraient se faire au niveau européen, comme une réforme de la formation des prix sur les marchés énergétiques pour empêcher une explosion des contrats variables et chers. Ils évoquent aussi la taxation des surprofits des fournisseurs d’énergie, qui est une des variables des négociations avec Engie dans le dossier nucléaire. Mais une décision pourrait être prise à un niveau plus haut, pour toute l’Europe.
- Enfin, à plus long terme, le groupe estime qu’il faut miser sur l’isolation et favoriser des habitations plus modestes. Mais, à terme, les subsides aux énergies renouvelables devront être évalués s’il s’avère que l’énergie fossile est tellement chère que le renouvelable devient rentable sans ces subsides. Des mesures plus ciblées sont aussi évoquées, à plus court terme, pour faire face à la crise énergétique comme la réduction de la vitesse sur autoroute ou la baisse des subsides pour les voitures de société.