Dans l’actu : BYD est en feu.

• Grâce à des livraisons records, le constructeur chinois de VE a enregistré lundi une hausse de 204,68 % de son bénéfice net pour le premier semestre, soit un bénéfice de 10,95 milliards de yuans (1,50 milliard de dollars).
• Les actions cotées à la bourse d’Hong Kong ont bondi de plus de 5% ce mardi, tandis que les actions négociées à Shenzhen ont augmenté de 4,5%.
• Le plus impressionnant, selon les spécialistes du secteur, ce sont les marges bénéficiaires du constructeur chinois, qui étaient de l’ordre de 18% au premier semestre : Tesla et BYD boxent donc dans la même catégorie, désormais.

L’essentiel : BYD, roi des constructeurs ?

• BYD est la marque automobile la plus vendue en Chine. Et forcément, sur un si grand marché, ça chiffre vite : 700.244 unités vendues au 2e trimestre, en progression de 98%.
  • Pour comparaison, Tesla a vendu 466.140 véhicules dans le monde au cours de la même période.
• Tesla, qui disposait jusqu’alors de marges bénéficiaires plus importantes par rapport à la concurrence, mène une guerre des prix depuis le début de l’année, en vue de mettre la pression sur les autres constructeurs et d’écarter les plus petits acteurs. Et ça fonctionne, aussi en Chine : tant BYD que Nio et Xpeng ont baissé leur prix.
• Mais tout le monde n’a pas les épaules aussi larges que BYD : Nio vient d’annoncer une perte de 835,1 millions de dollars au deuxième trimestre, soit plus du double de la perte de l’année dernière. Les livraisons de ses véhicules électriques haut de gamme ont diminué, en plus de la baisse des prix.
• De son côté, si BYD possède désormais les mêmes marges que Tesla, ça peut faire très mal : car si Tesla tente de conquérir la Chine, BYD veut lui conquérir le monde avec des produits équivalents en qualité, mais moins chers.

Le contexte : la relance chinoise n’est pas ce qu’elle aurait dû être.

• Cela explique les résultats de Nio mais montre aussi à quel point la performance de BYD est impressionnante : la relance chinoise déçoit, entre des exportations qui reculent et un marché intérieur qui hésite à consommer.
• Ajouter cela à un chômage des jeunes record, une crise de l’immobilier majeure, un yuan au plus bas et un endettement colossal, vous avez tous les ingrédients d’une économie qui tousse. De quoi même faire dire à certains que le « boom économique des 40 dernières années est terminé » dans l’Empire du Milieu.