Brussels Airport lance Stargate, le grand projet qui doit faire de lui un aéroport durable

« Stargate » est à présent lancé, s’est exclamé jeudi Arnaud Feist, CEO de Brussels Airport, devant un parterre de journalistes, ayant vue sur le tarmac et le ballet des avions depuis les fenêtres du Skyhall. Ce projet, qui vise à accélérer la transition vers un aéroport durable, a obtenu des subventions de la Commission européenne.

« Au cours des cinq prochaines années, Brussels Airport travaillera sur près de 30 projets concrets visant à rendre l’aviation et les aéroports plus verts et plus durables », a expliqué le CEO jetant les bases du vaste chantier. « Nous travaillerons en collaboration avec un consortium comprenant trois autres aéroports européens (Athènes, Budapest et Toulouse), des compagnies aériennes, des autorités, des instituts de recherche et des sociétés scientifiques », poursuit-il. Au total 22 partenaires sont embarqués dans l’aventure. Et la Commission européenne, qui a sélectionné le projet, s’est engagée à verser une manne de 24,8 millions d’euros de subsides.

Aujourd’hui une première tranche du financement est arrivée et les actions concrètes peuvent démarrer.

« Nous allons travailler sur trois pôles principaux: la décarbonisation, c’est-à-dire la réduction de CO2 de toutes nos activités. Ensuite, nous voulons améliorer l’environnement local et mettre l’accent sur l’intermodalité au niveau de l’aéroport même », expose Arnaud Feist. « L’un des projets phares sera la construction, ici sur place, d’une usine dont l’activité consistera à mélanger du kérosène avec du biocarburant », poursuit-il.

L’aéroport va également se consacrer à l’électrification du matériel roulant sur le tarmac. « Les véhicules qui transportent les passagers vers et depuis les avions sont tous déjà électriques, mais nous voulons aller plus loin », martèle le CEO.

En ce sens, DHL partenaire du consortium a présenté, jeudi, deux véhicules électriques en phase test servant à la manutention au sol (transport fret et bagages).

Stargate va aussi plancher sur la production d’électricité « verte ». Un parc de panneaux solaires supplémentaire est par exemple envisagé, et une étude de faisabilité est en cours sur la construction d’un bioréacteur à l’aéroport, dans lequel les déchets organiques des compagnies aériennes, et si possible des communes voisines, pourraient être transformés en énergie. Sur le plan de l’amélioration de la qualité de l’environnement local, l’objectif sera d’affiner les techniques existantes: améliorer l’efficacité des vols et des atterrissages verts, en réduisant la consommation de carburant, le niveau d’émissions et la nuisance sonore.

Pour finir, le consortium s’engagera dans l’amélioration de la mobilité à l’aéroport et aux alentours. L’idée, c’est de promouvoir des alternatives à la voiture, notamment en recherchant et en testant des solutions pour les passagers qui arrivent en train avec des valises, en collaboration avec la SNCB.

Stargate vise à réconcilier le monde de l’économie avec la planète, résume Dirk Beckers, représentant de la Commission européenne (CINEA).

« Nous voulons encourager le partenariat et l’innovation pour apporter une réponse aux défis climatiques auxquels nous sommes confrontés », a ponctué le patron de Brussels Airport. « Si l’aviation veut avoir un avenir, elle doit être durable. L’objectif de Stargate est d’accélérer cette transition essentielle », a-t-il déclaré.

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