La direction de Brussels Airlines annonce vendredi dans un communiqué avoir conclu un accord avec les partenaires sociaux sur la restructuration. L’accord préserve 75% des emplois, répartis de manière égale entre les services, souligne la direction.
Un accord de principe avait déjà été trouvé mercredi. Il a été officiellement signé en conseil d’entreprise vendredi. Quelque 1.000 emplois sur 4.000 sont menacés au sein de la compagnie aérienne. Cette réorganisation misera autant que possible sur les départs volontaires et la prépension afin de limiter les licenciements secs.
Pour les employés qui quittent l’entreprise, Brussels Airlines propose un « outplacement » pendant 12 mois pour les aider dans leur transition de carrière, précise la compagnie.
« Je tiens à remercier les représentants syndicaux d’avoir franchi cette étape cruciale avec nous. En mettant en œuvre notre plan de redressement, nous commençons à construire une compagnie aérienne financièrement saine qui deviendra d’abord plus petite et structurellement rentable avant de connaître à nouveau une croissance. Cela créera des perspectives pour ses employés, ses clients et ses partenaires », a commenté Dieter Vranckx, CEO de Brussels Airlines, cité dans un communiqué.
Départ volontaires
La signature a été confirmée de source syndicale. « La première phase de la loi Renault sur les restructurations est ainsi terminée », a expliqué le représentant du syndicat libéral, Filip Lemberechts. « La direction informera le personnel dans les prochains jours » sur le contenu de cet accord. Les syndicats ont aussi prévu des sessions d’informations. Le nombre de licenciements secs n’est pas connu à ce stade. « Il y a pas mal de personnes qui veulent partir mais il faut attendre de savoir combien exactement », a indiqué Anita Van Hoof, du BBTK/SETCa.
Après ces phases d’information et après avoir laissé le temps aux employés d’opter pour l’une ou l’autre formule, la compagnie devrait avoir une vue claire du nombre de départs volontaires et dans quels départements. Cela devrait prendre un mois, selon Bert Van Rompaey, directeur des ressources humaines au sein de Brussels Airlines. Des travailleurs pourraient également prétendre à une fin de carrière anticipée. Quelque 250 personnes entreraient en ligne de compte pour une telle solution.
Temps partiel et travail saisonnier
La plupart des départs se fera au sein du personnel au sol, ce qu’a confirmé M. Van Rompaey. « En recourant au travail à temps partiel et au travail saisonnier, nous pourrons éviter les départs forcés chez les pilotes et au sein du personnel de cabine », a-t-il précisé.
Un pilote optant pour un contrat saisonnier par exemple travaillera à 100% à la haute saison, d’une durée de sept mois, et 60% à la basse saison. « En moyenne, cela représente une activité à 83% que nous rémunérerons à 85% tout au long de l’année », illustre M. Van Rompaey. Les pilotes peuvent également opter pour un travail à temps partiel, à titre temporaire.
Brussels Airlines compte actuellement 460 pilotes et la direction espère que 20% d’entre eux seront intéressés par un contrat saisonnier. Le plan social est toutefois conditionné au financement. Lufthansa devrait prendre cette réorganisation à sa charge alors que des discussions sont encore en cours avec le gouvernement fédéral autour d’une aide devant permettre à Brussels Airlines de se relever de la crise du coronavirus. Cette aide d’État devrait s’élever au moins à 290 millions d’euros.
La direction de la compagnie « espère une issue positive des discussions en cours sur le soutien financier nécessaire pour surmonter les conséquences de cette crise sans précédent et pour restructurer l’entreprise ».
Le ministre des Finances Alexander De Croo a indiqué récemment qu’il s’attendait à ce que les négociations sur l’aide d’État entrent dans leur phase décisive une fois le plan social conclu et une fois le plan de sauvetage de 9 milliards d’euros approuvé par les actionnaires de la compagnie allemande. Ce qui a été fait jeudi.