Dans des documents confidentiels révélés par le Guardian, les ministres britanniques mettent en garde le secteur contre des files de ‘7.000 camions’ aux abords de la Manche. Peu importe l’issue du Brexit.
‘Quel que soit le résultat des négociations entre le Royaume-Uni et l’UE, les livreurs seront confrontés à de nouveaux contrôles et processus douaniers. En termes simples, si les commerçants, tant au Royaume-Uni que dans l’UE, n’ont pas rempli les bons documents, leurs marchandises seront arrêtées lors de leur entrée dans l’UE et une perturbation se produira’, peut-on lire dans les documents émanant du ministre au Bureau du Cabinet Michael Gove, à l’adresse du secteur logistique.
Une perturbation chiffrée à 7.000 camions, pouvant provoquer, dans le pire des scénarios, des retards de livraison de 48 heures, après la période de transition.
Cette période de transition s’arrête le 1er janvier. Des discussions sont en cours pour une éventuelle prolongation. Michel Barnier, le négociateur pour l’UE, doit d’ailleurs se rendre bientôt à Londres pour des rencontres informelles, alors qu’un accord commercial post-Brexit patine toujours.
Un secteur en colère
Cette perturbation pourrait durer trois mois, estime le document. Avant que des itinéraires alternatifs soient trouvés et deviennent efficients. Mais dans le secteur des transports, la colère gronde, car on estime que le gouvernement n’a pas assez anticipé.
Le travail administratif supplémentaire requiert un besoin de 50.000 intermédiaires douaniers supplémentaires. Mais le recrutement n’est pour le moment pas à la hauteur. Le gouvernement comptait également mettre en place un système de fret ‘intelligent’, mais il sera seulement en test en janvier. En outre, le secteur estime que sa rencontre avec le ministre Gove, jeudi dernier, était ‘bien en deçà de ses attentes’.
Cet exemple édifiant permet de voir concrètement les effets du Brexit sur le terrain.