Le Brésil bloque l’entrée du Venezuela aux BRICS sur fond de tensions électorales


Principaux renseignements

  • Le Brésil a bloqué l’entrée du Venezuela dans le groupe des BRICS en raison de tensions électorales.
  • Le président vénézuélien Maduro a revendiqué la victoire en dépit de nombreux éléments indiquant que le candidat de l’opposition Edmundo González l’avait emporté de manière convaincante.
  • Cette décision a tendu les relations entre les deux gouvernements de gauche.

Contexte

Le Venezuela a fermement condamné la décision du Brésil de bloquer son entrée dans le groupe des économies émergentes des BRICS lors du récent sommet qui s’est tenu en Russie.

Cette action, qualifiée d' »agression immorale » par le ministère vénézuélien des affaires étrangères, a mis à mal les relations déjà tendues entre les deux gouvernements de gauche. Les tensions se sont aggravées après l’élection présidentielle contestée de juillet au Venezuela, où le président Nicolás Maduro a revendiqué la victoire malgré les nombreuses preuves suggérant que le candidat de l’opposition, Edmundo González, l’avait emporté de manière convaincante. Si le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a d’abord soutenu M. Maduro, il a finalement refusé de reconnaître les résultats officiels en l’absence d’une ventilation détaillée du vote.

Réactions internationales

Plusieurs gouvernements étrangers ont exprimé leur conviction que l’opposition avait remporté l’élection, mais se sont abstenus de reconnaître officiellement M. González comme président.

Le Venezuela a exprimé sa déception et sa colère dans une déclaration, accusant le gouvernement brésilien de perpétuer « la haine, l’exclusion et l’intolérance » promues par les puissances occidentales. Il a souligné le sentiment d’indignation et de honte du peuple vénézuélien face à cette injustice perçue.

Réponse des dirigeants

Le président Maduro, malgré ce revers, avait activement fait campagne pour l’inclusion du Venezuela dans les BRICS , faisant même une apparition inattendue au sommet de Kazan, déclarant que son pays faisait « partie de la famille des BRICS « . Le président russe Vladimir Poutine, qui a accueilli le sommet, a approuvé la position du Venezuela mais a reconnu que l’adhésion nécessitait un consensus entre tous les membres existants.

Lors d’une conférence de presse, M. Poutine a déclaré qu’il n’était pas d’accord avec la position du Brésil et a souligné la lutte du Venezuela pour sa survie. Il a révélé avoir discuté de la question avec Lula lors d’une conversation téléphonique en début de semaine.

Contradictions au sein des BRICS

Lula, qui devait initialement assister au sommet mais qui a annulé son voyage en raison d’un accident domestique, est un fervent défenseur des BRICS en tant que plateforme visant à réformer la gouvernance mondiale et à amplifier les voix des nations en développement. Il a critiqué la « paralysie » des institutions internationales existantes tout en se félicitant de l’expansion des BRICS qui renforce la diversité des points de vue.

Toutefois, les critiques soutiennent que les BRICS sont eux-mêmes confrontés à des contradictions internes, illustrées par la guerre de la Russie en Ukraine et les différends actuels entre la Chine et l’Inde. Le récent sommet a été l’occasion pour M. Poutine de montrer que les efforts déployés pour isoler la Russie en raison de ses actions en Ukraine n’ont pas été couronnés de succès. Néanmoins, ses tentatives de renforcer le groupe en tant que contrepoids à l’Occident ont également révélé les divisions existantes, laissant les relations entre le Brésil et le Venezuela à leur point le plus bas depuis la réélection de Lula il y a deux ans.

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