Principaux renseignements
- Bosch prévoit de supprimer environ 13 000 emplois au sein de sa division Mobilité d’ici 2030 dans le cadre d’une stratégie de réduction des coûts.
- L’entreprise vise à augmenter la rentabilité de sa division automobile de 3,8 pour cent actuellement à 7 pour cent.
- L’annonce de Bosch a suscité des critiques de la part des représentants des employés qui demandent des garanties concernant la sécurité de l’emploi à long terme.
Face à un environnement de marché difficile et à la lenteur de l’adoption des véhicules électriques et autonomes, Bosch met en œuvre d’importantes mesures de réduction des coûts.
L’équipementier automobile entend réduire les dépenses annuelles de son cœur de métier de 2,5 milliards d’euros d’ici 2030. Cela impliquera la suppression d’environ 13 000 emplois au sein de la division Mobilité au cours des sept prochaines années. L’entreprise reconnaît cette décision difficile et souligne l’urgence de la situation.
Objectifs
Bosch cite l’atonie de la demande sur le marché automobile, en particulier en Europe, et la croissance plus lente que prévue des technologies d’électromobilité et de conduite autonome comme les principaux facteurs à l’origine de ces réductions. Bien que Bosch ait investi massivement dans ces domaines d’avenir, la rentabilité reste difficile à atteindre.
L’entreprise vise à atteindre une marge bénéficiaire de 7 pour cent dans sa division automobile, contre 3,8 pour cent actuellement. La décision de Bosch d’annoncer publiquement les suppressions d’emplois estimées avant d’engager des discussions avec les représentants des salariés marque une rupture avec les pratiques antérieures.
Négociations rapides
Le chef personnel Stefan Grosch souligne la nécessité de négociations rapides avec les comités d’entreprise afin de minimiser d’autres impacts négatifs sur les employés. L’entreprise entend tirer parti de l’intelligence artificielle et optimiser les processus pour améliorer la productivité et réduire les coûts matériels.
Markus Heyn, directeur de la division Mobilité, se dit confiant dans la capacité de Bosch à rester compétitif malgré le contexte mondial difficile. Il souligne toutefois la nécessité de prendre des mesures proactives pour assurer le succès futur de la division.
Des critiques acerbes
L’annonce de Bosch a suscité de vives critiques de la part du comité d’entreprise et du syndicat IG Metall. Ils condamnent les suppressions d’emplois proposées comme étant sans précédent dans l’histoire de l’entreprise et exigent des garanties concernant la sécurité à long terme des sites de production allemands.
Adrian Hermes, représentant de Bosch pour l’IG Metall et membre du conseil de surveillance, souligne les sacrifices déjà consentis par les salariés pour préserver les emplois. Christiane Benner, leader de l’IG Metall, accuse la direction de Bosch de trahir les valeurs fondamentales qui ont fait le succès de l’entreprise, à savoir la fiabilité, la responsabilité et l’équité. Elle promet une résistance farouche et appelle à des négociations immédiates.
Tendances sectorielles
La dernière série de suppressions d’emplois s’inscrit dans une tendance à la réduction des effectifs au sein du groupe Bosch. Au cours des deux dernières années, plus de 13 000 postes ont été supprimés dans une douzaine de sites allemands. La division Mobilité, qui représente plus de la moitié du chiffre d’affaires de Bosch et emploie environ 230 000 personnes, sera la plus touchée par ces réductions.
La décision de Bosch reflète des tendances plus larges au sein de l’industrie automobile. Selon l’association allemande de l’industrie automobile (VDA), l’Allemagne a perdu près de 55 000 emplois dans le secteur automobile au cours des deux dernières années. Les fournisseurs de pièces automobiles ont été particulièrement touchés, avec une baisse de plus de 11 pour cent. (fc)
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