Le constructeur aéronautique Boeing a annoncé lundi qu’il allait suspendre la production de son 737 MAX, cloué au sol depuis neuf mois après deux accidents meurtriers.
L’avionneur américain dit avoir évalué ‘continuellement’ ses plans de production en cas d’immobilisation prolongée du MAX. ‘A la suite de cette évaluation continue, nous avons décidé de donner la priorité à la livraison des avions stockés et de suspendre temporairement la production du programme 737 à partir du mois prochain’, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant qu’à ce stade, il ne prévoyait pas de suppressions d’emplois.
Les 12.000 travailleurs du site de Seattle devront être soit réaffectés, soit placés au chômage technique le temps de la suspension.
Arrêt de plusieurs mois
La FAA, la Federal Aviation Administration américaine, avait interdit aux Boeing 737 Max de voler depuis plusieurs mois et a confirmé il y a quelques jours son refus d’approuver la remise en service du modèle. Un coup dur pour le constructeur.
Boeing avait continué la production de son appareil à raison de 42 par mois. Doublant ainsi sa flotte, qui est passée de 400 à 800 appareils depuis l’interdiction de vols du 15 mars. Autant d’avions cloués au sol et qu’il faut stocker, ce qui entraîne des coût supplémentaires énormes pour l’avionneur.
Catastrophe pour les équipementiers
Les plus affectés par cet arrêt seront sans doute les équipementiers à travers le monde. A l’instar du motoriste CFM international, le producteur du seul moteur habilité sur l’avion, le Leap 1-B. Boeing avait également continué ses collaborations avec les équipementiers, comptant sur une reprise des vols dans les jours à venir.
Les compagnies aériennes accusent également le coup, même si la décision prise hier ne modifie pas vraiment leur situation. Elles ont déjà eu le temps de s’adapter en louant des avions d’autres compagnies voire, carrément, en supprimant des vols.
A titre d’exemple, la compagnie Tui pourrait perdre 400 millions d’euros en cas d’immobilisation jusqu’en avril prochain.
La date de reprise éventuelle n’est pas connue. Celle-ci dépend entièrement de la décision de la FAA.
Chute en bourse
L’action Boeing a clôturé en baisse de 4% lundi.
Une chute qui concerne également les fournisseurs. La cotation de Spirit Aerosystem Holdings Inc, le principal d’entre eux, a chuté de 2%.