BNP Paribas Fortis a annoncé la semaine dernière son intention de fermer environ 40 % de ses succursales d’ici 2021. En outre, plus de 2 200 emplois seront supprimés, «autant que possible par des processus naturels et par des plans de départ volontaire». Ces suppressions de postes sont dues au fait que les clients entrent de moins en moins souvent dans leurs agences, explique le PDG Max Jadot dans les éditions du week-end des journaux De Tijd et L’Echo.
20 000 emplois supprimés en 20 ans
Le monde bancaire était autrefois l’un des bastions de l’emploi les plus stables. Ceux qui parvenaient à trouver du travail dans une banque avaient souvent un emploi à vie. Mais sous l’impulsion de l’automatisation, des changements radicaux y ont eu lieu ces dernières années. Le secteur bancaire belge a perdu plus de 20 000 emplois au cours des 20 dernières années. En 2016, ING a annoncé qu’elle supprimerait 3 300 emplois dans notre pays sur une période de cinq ans, tandis qu’AXA a récemment commencé à payer une personne sur neuf pour rester chez elle.
Au niveau européen, plus de 100 000 emplois ont disparu dans les banques au cours des cinq dernières années, et l’on redoute un million de suppressions d’emplois supplémentaires dans les années à venir.
Les robots dans les banques: ça ne fait que commencer
Selon Jadot, qui dirige BNP Paribas Fortis depuis 8 ans, l’impact de la nouvelle technologie va être énorme et nous n’en sommes qu’au début de la robotisation et de la numérisation du secteur des services. Sur les 3 millions de clients de Fortis, 2,5 millions sont déjà actifs en numérique. Cela a évidemment des conséquences sur le réseau bancaire physique. Si la fréquentation de ces agences bancaires a déjà diminué de 14 % en 2017, une accélération est désormais perceptible, car en 2018, cette même fréquentation a encore diminué de 17 %.
Des gains de productivité multipliés par 3
Jadot : “Beaucoup de tâches manuelles vont disparaître. Les messages clients ne sont plus lus manuellement, mais par des machines à intelligence artificielle. Elles peuvent extraire les mots pour préparer les réponses. Dans l’ensemble de la banque, 140 petits programmes de robots remplacent une centaine d’emplois. (…) Le contact humain reste important, mais il n’a pas toujours besoin d’être physique. C’est aussi possible avec Skype. Une personne qui rendait visite à 3 clients par jour peut en aider 9 par jour via Skype. On ne voit pas de tels gains de productivité dans l’industrie classique.
Conclusion : Lentement mais sûrement, le secteur bancaire est aussi en train d’être complètement réinventé grâce à la numérisation et à la robotisation du secteur des services.