Après les pandémies, Bill Gates prédit l’essor du terrorisme biologique

La pandémie de coronavirus a mis en évidence à quel point nos systèmes de santé sont fragiles. Et certains pourraient y voir une vulnérabilité intéressante, que des groupes terroristes pourraient tenter d’exploiter.

Pourquoi est-ce important ?

Quand l'ancien grand patron de Microsoft parle, on l'écoute ; Bill Gates nous avait déjà avertis du risque croissant de pandémie en 2015, et il n'a fallu que quelques années pour lui donner raison. Il estime que l'expérience du coronavirus pourrait donner des idées à des groupes terroristes, maintenant qu'eux aussi ont pu voir comment nos systèmes de santé se comportent sous la pression.

Le bioterrorisme – comprendre : la dissémination délibérée de virus, de bactéries, de toxines ou d’autres agents dangereux – n’est pas une nouveauté. On peut citer l’affaire des enveloppes contaminées à l’anthrax en 2001 aux États-Unis, peu après le 11 septembre. Cinq personnes sont mortes, au moins 18 autres ont souffert de complications respiratoires, et la psychose s’est répandue bien au-delà des USA. Des États se sont également essayés aux armes virales ou bactériologiques, comme le Japon durant la Seconde Guerre mondiale, qui a expérimenté sur la peste bubonique et la variole.

L’exemple du coronavirus

  • Mais selon Bill Gates, ce ne sont là que des prémisses : dans une récente interview accordée à la BBC, l’homme d’affaires a cité le terrorisme biologique comme un des grands dangers que nous réserve l’avenir. Et si Gates n’est pas à proprement parler un expert dans le domaine, son engagement dans la recherche à but humanitaire, en particulier contre les épidémies, lui offre une certaine légitimité.
  • « Il est un peu plus difficile de se défendre contre le bioterrorisme (que face aux épidémies et pandémies naturelles, NDLR), car celui qui essaie de le faire le fait consciemment et comprend votre système de défense, il peut donc essayer de le contourner », estime Bill Gates.
  • Il faut dire que le coronavirus a démontré à quel point nos sociétés peuvent se retrouver perturbées par une maladie relativement bénigne dans la plupart des cas, mais très contagieuse. La pandémie a en outre mis en évidence où et comment les germes se transmettaient le plus efficacement, dans les transports en commun par exemple.
  • De là à inspirer des vocations, il n’y a qu’un pas, et Bill Gates n’est pas le seul à le franchir. Selon Interpol, les informations disponibles sont suffisantes pour indiquer que certains individus et groupes terroristes ont la capacité et l’intention d’utiliser des agents biologiques pour nuire à la société, signale Euronews. « Des stratégies structurées de prévention, de préparation et de réponse sont donc essentielles », note la brigade de police internationale.

Génération anthrax

Selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis, qui forment ensemble la principale agence fédérale de santé publique, si une attaque bioterroriste devait se produire, elle impliquerait très probablement la bactérie responsable de l’anthrax, comme en 2001. Celle-ci a d’ailleurs été étudiée par de nombreux pays à des fins militaires, et ce, depuis la Seconde Guerre mondiale.

  • L’anthrax est le nom anglais de la maladie du charbon, une infection très grave des voies respiratoires causée par la bactérie Bacillus anthracis. La bactérie touche principalement les troupeaux, exposés à une contamination dans leur pâture ou leur milieu naturel, mais elle peut aussi s’en prendre à l’homme.
  • Les symptômes dépendent de la voie d’infection. Cela peut aller d’un ulcère de la peau avec une croûte sombre jusqu’à des difficultés respiratoires, mais la maladie particulièrement plus dangereuse par inhalation des bactéries, car elle s’attaque directement aux poumons. Toutefois, des antibiotiques adéquats peuvent suffire pour guérir la plupart des infections, et la maladie est très peu contagieuse d’un être humain à l’autre.

D‘autres maladies pourraient toutefois être utilisées comme arme, selon le CDC. Celui-ci cite la variole, la morve du cheval, une maladie infectieuse grave d’origine bactérienne qui touche principalement les équidés, mais peut s’avérer mortelle pour l’homme, ou encore la mélioïdose.

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