Dans l’actu : Le journal allemand Bild s’apprête à supprimer « plusieurs centaines d’emplois », a-t-il annoncé dans un mail envoyé aux employés, selon The Guardian.

• Le journal « se séparera malheureusement de collègues dont les tâches, dans le monde numérique, sont effectuées par l’IA et/ou des processus automatisés », selon le groupe propriétaire de Bild, l’éditeur Axel Springer.
• Selon le journal allemand Frankfurter Allgemeine (FAZ), le mail précise que les rôles de certains « rédacteurs, personnel de production imprimée, sous-rédacteurs, correcteurs et éditeurs de photos n’existeront plus comme aujourd’hui« . Cela devrait impacter 200 personnes.
• Une annonce qui fait l’écho du CEO Mathias Döpfner, qui avait affirmé en février que l’IA générative pourrait « rendre le journalisme indépendant meilleur qu’il ne l’a jamais été – ou le remplacer« .
  • Selon lui, l’intelligence artificielle surpassera « prochainement les journalistes humains en termes d’agrégation d’informations ».
  • Seuls les journalistes d’investigation de haut vol survivront à l’IA, prédit-il.
• Le journal allemand n’est pas le seul à avoir eu cette illumination sur l’IA.
  • Selon FAZ, un autre quotidien du groupe Alex Springer, Die Welt, devrait prendre des mesures similaires.
  • Outre ces médias allemands, BuzzFeed prévoit d’incorporer l’intelligence artificielle dans le but d' »améliorer » son contenu et ses quiz en ligne.
  • Tandis que les journaux britanniques Daily Mirror et Daily Express explorent encore les possibilités offertes par cette technologie.
• En parallèle, Bild va également réorganiser ses activités de presse régionale, ce qui devrait également conduire à la suppression de centaines d’emplois.
• Bild devrait par ailleurs devenir « exclusivement numérique » dans les années à venir, avec pour objectif d’atteindre plus de 20 millions de visites en ligne par jour d’ici 2026.
• Cette restructuration fait partie d’un programme plus large visant à réduire les coûts de 100 millions d’euros.

Entre les lignes : Bild revoit son fonctionnement complet, cherchant à renouer avec la rentabilité après que sa réputation a été ternie par de récents scandales.

• Tout cela a commencé il y a deux ans, avec le licenciement du rédacteur en chef Julian Reichelt, qui aurait abusé de sa position pour faire pression sur de jeunes employées afin qu’elles aient des relations sexuelles avec lui.
• Début de cette année, le CEO Mathias Döpfner a présenté des excuses pour avoir utilisé son journal afin d’influencer les dernières élections allemandes. Il a également introduit ses opinions personnelles sur l’activisme en matière de changement climatique, les mesures Covid et sur les « musulmans intolérants ». Pour l’objectivité journalistique, on repassera.
• Face à ces scandales, les ventes du journal ont chuté à un peu plus d’un million d’exemplaires, après avoir culminé à 4,5 millions d’exemplaires au début des années 2000.