En Belgique, en début de semaine, l’Inspection social serait descendue à l’aéroport de Zaventem afin de contrôler les contrats des travailleurs et si ceux-ci sont assujettis au droit de travail belge et non irlandais, rapporte La Dernière Heure.
Dans le journal, les copilotes expliquent également que leur situation est délicate. Ils dénoncent le fait que la majorité d’entre eux sont obligés de devenir gérants d’une entreprise en Irlande et sont ensuite recrutés par les sociétés de management Brokfield ou Storm McGinley pour le compte de Ryanair. Une situation qui s’avère évidemment problématique car s’ils sont malades, ils ne sont pas payés. Les femmes enceintes vivent la même situation.
La Dernière Heure explique que les hôtesses de l’air doivent passer également par des sociétés intermédiaires telles que la société d’intérim irlandaise Crewlink et ne sont payées qu’à la prestation. On leur promet 1.500 euros par mois mais en fait leur salaire atteint à peine les 1.000 euros. Cette somme peut convenir à des employées de Roumanie ou de Pologne, car le niveau de vie est plus bas dans ces pays, mais elles déchantent vite lorsqu’elles débarquent en Belgique où la vie est plus chère. Les hôtesses devraient également payer des formations de 3.000 euros, argent déduit du salaire et dont la différence doit être remboursée si elles quittent l’entreprise.
Sofia Lichani, une ancienne chef de cabine de la compagnie low cost irlandaise Ryanair qui vient de sortir un livre, intitulé « Bienvenue à bord », dans lequel elle narre ses déboires au cours des 55 mois passés dans la compagnie aérienne de Michael O’Leary, confirme ces observations.
Dans son ouvrage, elle écrit que dès son entretien d’embauche, qui n’aura duré que 5 minutes, on lui a demandé d’assumer les frais de sa formation de 1.900 euros. Finalement embauchée par Crewlink, son premier contrat est un CDD de trois ans alors qu’elle exerce en France, explique BFM. Sur son premier salaire, l’agence effectue un prélèvement de 30 euros pour l’uniforme et de 26 euros pour son sac à main.
Elle explique que toutes les heures de vol ne sont pas rémunérées: « Le briefing avant le vol n’est pas payé. L’embarquement n’est pas payé, les procédures de sécurité non plus. Nous sommes payés uniquement quand l’avion roule et qu’il décolle. Au débarquement, il faut faire le ménage, qui n’est pas payé non plus ».
La jeune femme décrit également des conditions de travail éreintantes pour tout l’équipage. « Quand on a travaillé cinq jours à cinq heures du matin pour finir à cinq heures de l’après-midi … Je les voyais, les pilotes, après le cinquième jour ils étaient nazes, ils étaient crevés. On tire sur la corde… », a-t-elle rapporté dans une interview dans l’émission Les Grandes Gueules de RMC.
Au cours de cette émission, elle a également évoqué les problèmes dus à la gestion drastique de carburant appliquée par Ryanair. Par le passé, plusieurs pilotes de Ryanair avaient déjà expliqué que pour des raisons d’économies, on les oblige à voler avec le moins de carburant possible, ce qui peut poser problème en cas de changement d’itinéraire lié à la météo.