La crise énergétique a montré à quel point il est important d’avoir une maison bien isolée. Mais les chiffres obtenus par De Tijd, L’Echo et De Morgen auprès du bureau des statistiques Statbel montrent que le nombre de rénovations au cours des 10 premiers mois de 2022 a légèrement diminué par rapport à la même période en 2021.
Malgré la hausse des prix de l’énergie, les Belges ne sont pas plus nombreux à rénover leur logement

Pourquoi est-ce important ?
Ces dernières années, les gouvernements de notre pays ont pris toutes sortes de mesures pour encourager les rénovations de bâtiments d'habitation, avec en ligne de mire de meilleurs rendements énergétiques.L’actu : Au cours des 10 premiers mois de 2022, 26.781 rénovations ont été autorisées dans notre pays, soit un peu moins qu’à la même période de 2021. Ces chiffres ne tiennent compte que des rénovations importantes nécessitant un permis.
- De Tijd rappelle que les rénovations mineures, comme l’isolation du toit, ne nécessitent pas de permis, mais ces interventions légères sont insuffisantes pour qu’une maison ayant le plus mauvais score énergétique passe à un niveau presque neutre.
- Il s’agit d’une tendance remarquable, car l’augmentation des prix de l’énergie signifie que les rénovations durables font plus que jamais baisser les factures énergétiques.
- En 2019, il était déjà très optimiste de penser qu’une rénovation de 40,000 € pouvait réduire les factures énergétiques annuelles de 1.000 €. Si ce même projet de rénovation était envisagé en 2022, la facture annuelle diminuerait de 2.000€, voire plus.
Augmentation exceptionnelle en 2021
Remarquable : en 2021, le nombre de projets de rénovation avait encore augmenté de 13 %. Selon toute vraisemblance, cela était dû à la pandémie : en raison des différentes périodes de confinement, les gens ont eu plus de temps pour travailler sur leurs maisons.
- Il s’agit toutefois d’une augmentation ponctuelle, puisqu’une baisse de 10 % avait auparavant été enregistrée entre 2010 et 2018.
- « Cela prouve qu’il est extrêmement difficile de faire progresser le taux de rénovation. Même 15 ans de politiques de rénovation généreuses, comprenant des subventions, des allègements fiscaux et des prêts sans intérêt, n’ont pas réussi à encourager les Belges à rénover davantage », constate l’économiste de l’environnement Johan Albrecht (UGent et Itinera).
Pourquoi rénovons-nous moins ?
Des charges à payer : M. Albrecht note que les propriétaires font une croix sur ces investissements en raison, entre autres, de l’augmentation du coût des emprunts d’une part, et de celle des frais de rénovation de l’autre.
- Le resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) a amené les banques à augmenter le prix des prêts à la consommation, y compris les prêts à la rénovation (verte).
- Même le gouvernement flamand a récemment été contraint de supprimer le système de prêt gratuit VerbouwLening. Depuis le début de ce mois, ce prêt est assorti d’un taux d’intérêt de 2,25 %.
MB