Les dépenses de pension en Belgique vont augmenter plus rapidement dans les prochaines décennies que dans la plupart des pays européens, selon une étude de la Banque Nationale de Belgique (BNB).
La Belgique a moins de contrôle sur les dépenses de pension que les pays voisins

Pourquoi est-ce important ?
Pour stopper la dérive de la dette publique belge (actuellement 104% du PIB), il est nécessaire de réduire le déficit budgétaire. "Cette tâche semble impossible sans réduire de manière significative l'augmentation prévue des dépenses de pension en proportion du PIB", écrit la Banque Nationale.Dans l’actu : Les experts de la Banque Nationale, en s’appuyant sur des rapports antérieurs de la Commission européenne et de la Commission d’étude sur le vieillissement, comparent l’évolution des dépenses de pension en Belgique par rapport à celles dans des pays de référence tels que les Pays-Bas et l’Allemagne. La conclusion est que la Belgique est l’un des pays de la zone euro où les coûts des pensions vont augmenter le plus rapidement dans les décennies à venir.
En graphiques : La projection des dépenses de pension par rapport au produit intérieur brut (PIB) prévu clarifie la situation :
- Les dépenses de pension de la Belgique sont en augmentation jusqu’à 2050 environ, puis se stabilisent autour de 15% du PIB. C’est trois points de plus que la moyenne de la zone euro (indiquée par EA sur le graphique).
- L’Allemagne et les Pays-Bas, deux pays avec un niveau d’endettement bien inférieur à celui de la Belgique, se stabilisent à des niveaux nettement inférieurs.
- En comparaison avec la France, l’Italie et l’Espagne – des pays qui, comme la Belgique, ont un haut niveau d’endettement – les dépenses de pension vont peser moins lourd dans ces trois pays après quelques décennies, ce qui se traduit par une courbe descendante, contrairement à celle de la Belgique.
Graphique : dépenses de pension en % du PIB (pour quatre pays et la zone euro)

L’essentiel : « En conséquence, il est attendu que la Belgique aura, à la fin de la période en 2070, le niveau le plus élevé de dépenses de pension parmi les pays de référence », conclut la BNB. « Cela est dû au fait que l’âge moyen auquel nous cessons de travailler est généralement plus bas, notre taux d’emploi est inférieur et notre pension moyenne est relativement plus élevée. »
Réforme des pensions
Sur une note positive : Selon les simulations techniques, le gouvernement peut améliorer la viabilité financière des dépenses de pension à travers une combinaison d’options politiques, bien que cela puisse nécessiter des réformes « vigoureuses » des pensions par les gouvernements futurs. Il y a quatre options, énumère l’étude :
- réduire le nombre de retraités
- diminuer la pension moyenne
- augmenter la productivité générale de l’économie
- augmenter le taux d’emploi en faisant travailler plus de personnes
Un début : Ce sur quoi les économistes du travail insistent depuis des années : si les travailleurs plus âgés restent actifs plus longtemps, cela a un double avantage : le système de pensions est financé plus longtemps et il y a moins d’années de pension à payer après leur carrière.
- En termes clairs : « L’option politique la plus bénéfique pour la prospérité consiste à augmenter l’emploi des personnes âgées, puisque cela réduit en même temps les dépenses de pension, augmente le PIB, et diminue le risque de pauvreté chez les retraités », écrivent également les experts de la BNB.
(SR)