Le marché immobilier belge ralentit, mais ne se refroidit pas pour autant. Les prix se stabilisent plus ou moins selon les régions, mais l’accès à la propriété reste difficile.
Le marché de l’immobilier se refroidit en Belgique, mais toujours pas les prix

Pourquoi est-ce important ?
Avec un taux directeur de la Banque centrale européenne particulièrement élevé, la logique voudrait que des taux d'intérêt à l'emprunt fassent baisser les prix de l'immobilier, dans un mouvement de balancier. C'est vrai un peu partout en Europe. Mais toujours pas en Belgique.Dans l’actualité : le Baromètre immobilier annuel des notaires de Belgique vient de sortir. Et une tendance se confirme : le marché perd en dynamisme. Mais la baisse des prix n’est toujours pas au rendez-vous.
Des ventes qui se tassent
- L’activité immobilière en Belgique a chuté de 3,1%. Une baisse sensible surtout en Flandre, avec 5%, tandis que la Wallonie se maintient avec 0,1% de transactions en plus. À Bruxelles, la baisse est de 1,7%.
- C’est surtout en janvier et février 2023 que le marché immobilier belge a été moins actif : -10,5 % et -10,4% par rapport à 2022. Le mois de juin a connu une augmentation de +5,5%, tandis que le mois de juillet a été de +5,4%. En août et septembre, l’activité immobilière a de nouveau baissé par rapport à l’année dernière : de -4,3% et -2,9%.
Des prix qui grimpent encore (un peu)
Le prix moyen d’une maison en Belgique : 321.993 euros (+0,9%).
- En Wallonie, le prix moyen est passé à 238.104 euros pendant les neuf premiers mois de 2023. Soit 1,1% de plus que l’année dernière sur la même période.
- Toutes les provinces connaissent une légère hausse des prix, à l’exception du Brabant wallon, où les prix baissent de 1,5%.
- En Flandre et pour la même période, le prix moyen d’une maison est de 355.941 euros. Il s’agit d’une augmentation de 2,3% sans tenir compte de l’inflation.
- À Bruxelles par contre, on constate une baisse de 3,6%, et c’est la première fois depuis 5 ans que le marché va dans ce sens.
« La baisse de l’activité a été plus marquée en Flandre qu’au sud du pays. Sans doute est-ce un retour des choses après une année 2022 avec des transactions plus rythmées au nord du pays. […] Au niveau des prix, même si tous les segments ne réagissent pas de façon similaire, on ne note pas encore de baisse spectaculaire. À l’heure actuelle, il s’agit davantage d’un réajustement. »
Renaud Grégoire, porte-parole de Notaire.be
Du côté des appartements par contre, les prix continuent de grimper à l’échelle nationale. Le prix moyen est maintenant de 267.848 euros, soit 2,9% de plus.
- En tenant compte de l’inflation, la hausse des prix a été de +1%. En termes réels, les acheteurs ont dû payer 3.000 euros de plus pour un appartement par rapport à 2022.
- Bruxelles garde la tête, sans surprise, avec un prix moyen de 285.338 euros, soit une hausse de +1,5% sans tenir compte de l’inflation.
- La Flandre arrive en 2e position avec un prix moyen de 277.775 euros (+3,9%)
- La Wallonie clôture ce classement avec un prix moyen de 203.535 euros (+2,3%).
L’évolution commune par commune, pour les maisons comme pour les appartements, a été analysée par Notaire.be, et peut être consultée ici.
Les jeunes, toujours plus exclus de la propriété
C’est sans doute le dernier des grands rituels de passage à l’âge adulte avant la retraite : obtenir les clefs de son premier toit à soi. Mais c’est de plus en plus difficile, pour les jeunes.
- La part des acheteurs âgés de 30 ans ou moins a diminué par rapport à 2022. Leur part s’élève désormais à 29%, alors qu’elle était de 30,3% en 2022. La moyenne d’âge des acheteurs est désormais de 39,9 ans.
- En Flandre, la part des jeunes acheteurs était la plus élevée au cours des neuf premiers mois de 2023 : 30,3%. C’est à Bruxelles qu’elle était la plus faible : 22,2%. En Wallonie, les jeunes acheteurs représentaient 28,2%.