Notre pays n’a pas particulièrement à rougir de sa couverture médicale ou de ses assurances de soins de santé à première vue, et pourtant, l’OMS tire la sonnette d’alarme : médicaments et soins grèvent le budget d’une part non négligeable des Belges.
Dans l’actualité : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une étude sur ce que les Européens peuvent se permettre de dépenser pour leurs soins de santé. Et l’incidence des dépenses de santé catastrophiques – en résumé, les gros imprévus inévitables – est plus élevée en Belgique que dans la plupart des autres pays d’Europe occidentale, ce qui met une partie de la population dans une situation financière et sanitaire très difficile.
Le problème du remboursement a posteriori
- Les dépenses de santé à la charge des ménages sont si élevées que ceux-ci doivent réduire leurs dépenses ailleurs pour s’en sortir. Et cela peut se répercuter sur le chauffage, l’alimentation, ou autres dépenses de première nécessité. En 2020, un ménage belge sur 20 a connu des difficultés financières en raison des frais de santé à sa charge, selon le directeur régional de l’OMS pour l’Europe, Hans Kluge, qui est lui-même belge, relève Politico.
- Pourtant, la Belgique n’est ni un désert médical ni un pays où les soins de santé sont particulièrement exorbitants ou particulièrement peu pris en charge par la collectivité.
- Mais dans notre pays, les soins remboursés ne sont pas gratuits pour autant : dans la majorité des cas, le patient doit avancer la somme réclamée, et son assurance – s’il en a une en ordre – le rembourse, en général partiellement, a posteriori.
- Un système en fait très inégal pour les ménages à bas revenus, pointe l’OMS : « Les taux de besoins non satisfaits en matière de soins de santé et de soins dentaires en Belgique sont similaires à la moyenne de l’Union européenne, mais il existe un écart important entre les besoins non satisfaits des personnes les plus riches et les plus pauvres. » En outre, au moins 1 % de la population n’est pas assurée, ce chiffre atteignant au moins 2 % dans la région de Bruxelles et chez les jeunes adultes et les indépendants, relève le rapport.
Les détails : si des frais exceptionnel – et difficilement reportables – comme l’achat de lunettes ou d’appareils auditifs – peuvent frapper toute la population, les ménages les plus pauvres sont surtout plombés par les soins ambulatoires, les médicaments, et les tests de diagnostic.
- L’OMS met en avant quelques progrès récents en Belgique, comme le gel de la limite annuelle du ticket modérateur (la partie du tarif officiel qui reste à votre charge) et l’extension de la couverture des soins dentaires.
- Mais ça n’est pas suffisant, et l’organisation internationale estime que la Belgique devrait mettre en place au plus vite la suppression du remboursement rétroactif de tous les services de santé et l’exonération de tout ticket modérateur pour les ménages à faibles revenus.