Dans l’actu : Deux blocs de puissance travaillent à la mise au point d’un avion de combat de pointe. La Belgique montre de l’intérêt.

• La société française Dassault travaille actuellement avec la société espagnole Indra Sistemas et le consortium européen Airbus sur le FCAS, le Future Combat Air System (ou SCAF en français). Cela devrait constituer la base d’un nouvel avion de combat européen. Il serait alors capable de voler avec ou sans équipage.
• Les Britanniques travaillent également sur leur propre version, baptisée Tempest. Ce projet est mené par des entreprises britanniques et le ministère de la Défense, mais l’italien Leonardo y participe également. Il existe aussi une coopération étroite avec les Japonais, qui travaillent eux-mêmes au développement de leur nouveau Mitsubishi F-X. La plate-forme globale, d’où devraient émerger le Tempest et le F-X, est appelée Global Combat Air Programme.

Contacts politiques

L’essentiel : la Belgique s’intéresse au projet franco-germano-espagnol.

• « Il existe une forte volonté politique de rejoindre le programme SCAF », a déclaré le chef d’état-major Michel Hofman lors d’un point de presse la semaine dernière. « Il y a des contacts au niveau politique avec la France, l’Espagne et l’Allemagne pour participer. La ministre (de la Défense, Ludivine Dedonder (PS), NDLR) dispose des meilleures informations car c’est elle qui reste en contact. »
• On sait depuis longtemps que la Belgique envisage de participer à l’un ou l’autre de ces projets. En décembre, le ministère a indiqué qu’un conseil était en train d’être mis en place pour voir dans quel projet l’industrie belge pourrait le mieux s’engager. Le conseil devrait rendre ses premiers avis au cours du premier semestre 2023, mais le groupe d’experts n’a pas encore été constitué, rapporte La Libre.
• Pour Hofman, aucun des deux projets est le préféré. « Quel que soit le programme, il est nécessaire qu’il puisse travailler de concert avec le chasseur de cinquième génération (le F-35, NDLR). La compatibilité est essentielle dans tout projet », explique-t-il dans La Libre.

Interopérabilité avec le F-35

En avant toute : Bien que les deux projets soient encore dans les starting-blocks, le Tempest démarre avec une légère avance.

• BAE Systems, la société britannique qui dirige le projet, a déjà collaboré au développement du F-35. Cet appareil est désormais utilisé dans le monde entier : les forces aériennes belges, néerlandaises, danoises, allemandes et canadiennes, entre autres, ont déjà acheté des F-35 pour remplacer la flotte dans les années à venir.
• Le Tempest est donc théoriquement mieux adapté pour opérer côte à côte avec le F-35. « Ils disent cela sur le papier… je veux toujours le voir », continue Hofman. En outre, il souhaite que la Belgique veille à ce que, quel que soit le système qui sera désormais mis en œuvre à la Défense, l’industrie belge y soit également associée.
• « Si le SCAF permet à l’industrie belge de participer au développement du programme et ouvre les portes à d’autres programmes, qui suis-je pour le remettre en question ? Mais sur le plan opérationnel, il est plus important pour moi de veiller à ce que le chasseur de 6e génération puisse fonctionner côte à côte avec celui de 5e génération », souligne Michel Hofman.
• Cette prétendue interopérabilité devra toutefois attendre un certain temps : les deux programmes ne devraient pas être livrés avant 2035-2040. Le premier F-35 ne sera livré à l’armée de l’air belge que dans le courant de l’année.

(CP)