Ivre au volant ? Le pire élève de la classe est… la Belgique

En Belgique, l’alcool et les drogues combinés à la conduite automobile demeurent un problème persistant. Telle est la conclusion d’une étude de l’Institut Vias, menée auprès de 2000 usagers de la route. Les chercheurs ont découvert que 24 % des conducteurs belges avaient admis avoir conduit au moins une fois leur voiture alors qu’ils avaient dépassé la limite légale d’alcool au cours du mois précédant celui de l’enquête. De même, 14 % des jeunes Belges ont déclaré s’être assis au volant de leur voiture après s’être drogués une heure auparavant.

L’étude, menée dans 32 pays, montre que le conducteur belge respecte moins le code de la route que ses collègues de l’étranger. L’Institut Vias préconise donc une politique plus stricte.

Champions de l’alcool au volant 

Les recherches montrent que, dans le domaine de l’alcool au volant, aucun pays n’obtient un score plus lamentable que la Belgique. Au plan européen, la moyenne s’établit à 13 %. En Europe, la Hongrie et la Finlande enregsitrent le meilleur résultat, avec un score de 4 %. Elles sont suivies de la Pologne (6 %). Mais des pays voisins, tels que les Pays-Bas et l’Allemagne (9 % pour les deux), surpassent également nettement la Belgique.

Les chercheurs de l’Institut Vias ont également observé que leurs constatations n’étaient pas cantonnées aux automobilistes. 28 % des cyclistes belges ont également admis qu’ils avaient déjà utilisé leur vélo après avoir dépassé la limite légale de consommation d’alcool. En Europe, la moyenne ne dépasse pas 17 %. En outre, en Belgique, 21 % des conducteurs de mobylettes ou motos admettent qu’ils ont eux aussi conduit leur engin après avoir consommé une quantité supérieure à la limite légale au cours du dermier mois. 

Pourtant 24 % des conducteurs belges déclarent avoir été soumis à un contrôle d’alcoolémie au cours des douze derniers mois. Cela place la Belgique au dessus de la moyenne européenne de 18 %. En Pologne, toutefois, ce chiffre atteint 47 % ; la Finlande (39 %) et la Hongrie (37 %) se distinguent aussi dans ce domaine.

D’un autre coté, les contrôles semblent bien moins fréquents aux Pays-Bas (10 %) ou en Allemagne (7 %). Mais selon les chercheurs, cela s’explique par le comportement plus responsable des automobilistes de ces pays à l’égard de la consommation d’alcool. « La probabilité d’être pris ne constitue donc pas le seul facteur permettant de déterminer si les usagers de la route respectent la législation en matière de circulation », soulignent-ils.

Enfin, en ce qui concerne la consommation de drogue, la Belgique, avec ses 7 %, se classe plutôt parmi les mauvais élèves de l’Europe, dont la moyenne s’établit à 5 %.

La vitesse et les SMS au volant

En outre, l’Institut Vias affirme que la vitesse demeure un autre problème important en Belgique, malgré l’augmentation des contrôles et des amendes. L’enquête a montré que 68 % des conducteurs belges avaient dépassé les vitesses autorisées au cours du mois précédent celui de leur sondage. Au niveau européen, la moyenne est de 62 %.

De plus, 62 % des conducteurs belges ont admis avoir enfreint les limitations de vitesse en zone urbaine, contre une moyenne européenne de 56 %. 72 % de nos compatriotes admettent également qu’ils conduisent parfois trop vite en dehors des zones bâties, contre 68 % pour l’ensemble des Européens.

28 % des conducteurs belges reconnaissent avoir envoyé ou lu des messages sur leur mobile  alors qu’ils se trouvaient au volant le mois précédent, contre 24 % au niveau européen. En outre, 22 % des conducteurs déclarent ne pas avoir utilisé de kit mains libres pour passer des appels alors qu’ils conduisaient. Mais sur ce point, la Belgique obtient un meilleur score que la moyenne européenne (28 %).

22 % des conducteurs de cyclomoteurs et les motos admettent avoir lu des messages mobiles, et cette proportion atteint 23 % chez les cyclistes belges.

Enfin, l’Institut Vias a constaté que 30 % des passagers à l’arrière ne bouclaient pas systématiquement leur ceinture de sécurité. Cependant, la moyenne européenne s’établit à  36 %. En outre, 14 % des conducteurs belges reconnaissent qu’il leur est arrivé de ne pas utiliser leur ceinture de sécurité, contre 17 % en moyenne en Europe.

Un durcissement des contrôles et des sanctions

« Bien que la sécurité routière objective se soit améliorée en Belgique au cours des dix dernières années, les recherches montrent qu’il reste encore beaucoup de travail », conclut l’Institut Vias. Il préconise de renforcer les contrôles policiers, mais également d’introduire d’autres mesures.

En particulier, il propose d’interdire les indicateurs de radars et d’instaurer une tolérance zéro pour les conducteurs débutants et les deux-roues motorisés. De même, il recommande de punir plus rapidement et plus efficacement les contrevenants au code de la route. Enfin, il propose d’imposer des sanctions alternatives pour influer positivement sur la mentalité des délinquants à long terme.

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