Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, a déclaré lors d’une conférence de presse que l’Institution tiendrait compte des taux de change dans sa politique. Mais elle est restée prudente dans ses propos.
La semaine dernière, l’euro valait approximativement 1,20 dollar, une première depuis deux ans. Une tendance qui, selon les experts, doit cesser, et ce pour deux raisons.
Premièrement, si la valeur de l’euro ne diminue pas, les produits issus de la zone euro seront plus onéreux pour le reste du monde, ce qui sera donc préjudiciable aux exportations européennes, alors que l’Europe est en pleine récession économique.
Inversement, l’importation des biens payés en dollars sera moins onéreuse pour la zone euro. Si une baisse de prix peut sembler séduisante de prime abord, elle atténuera les prix finaux dans les magasins juste au moment où l’inflation est négative. Les consommateurs pourraient donc spéculer sur une spirale déflationniste. En d’autres termes, ces derniers pourraient encore attendre que les prix baissent avant de se décider à dépenser leur argent.
Une contraction plus faible
Alors que la réunion de politique monétaire a eu lieu ce jeudi, Christine Lagarde a déclaré qu’elle tiendra compte des informations sur les ‘évolutions des taux de change’ lorsqu’elle fixera ses objectifs d’inflation, mais que la BCE ne touchera pas aux taux.
Pour cette année, la BCE s’attend à une contraction économique de la zone euro légèrement moins importante que ce que l’on craignait précédemment après l’épidémie. Alors qu’en juin, la banque centrale s’attendait encore à une baisse de 8,7% du produit intérieur brut (PIB) cette année, elle prévoit maintenant une contraction économique de 8,0%.
Comme prévu, la BCE ne changera pas sa politique actuelle. Les taux d’intérêt restent inchangés et il n’y aura pas de mesures de relance supplémentaires pour surmonter l’épidémie.