Le lancement de Bard en Europe fait grimper les actions de Google, mais est-ce bien justifié ?

Le géant américain Google a passé la troisième et déployé son intelligence artificielle générative Bard sur le Vieux continent. Un lancement qui s’est accompagné de nouvelles fonctionnalités. Il n’en fallait pas plus pour enthousiasmer les investisseurs, mais du côté des utilisateurs, l’expérience est loin de faire l’unanimité.

L’actualité : les actions d’Alphabet, maison mère de Google, ont bondi de 4,7 % ce jeudi, après l’annonce du déploiement de Bard en Europe et au Brésil et de l’arrivée de nouvelles fonctionnalités.

  • Bard est désormais disponible dans plus de 40 langues, dont le français, le néerlandais et l’allemand, et dans un nombre toujours plus important de pays.
  • À cette occasion, Google a apporté des modifications à son robot conversationnel. Il est désormais possible d’ajuster le ton de ses réponses, plus ou moins formelles, mais aussi de lui faire lire ses réponses à haute voix. Enfin, les utilisateurs peuvent lui soumettre des images en plus du texte – fonctionnalité limitée à la version anglophone du chatbot.

Des retours mitigés

Le déploiement de Bard dans de nouveaux pays est, de toute évidence, bien vu par les investisseurs. Google rattrape quelque peu son retard face à ChatGPT, mais aussi à Microsoft qui intègre l’IA générative dans son moteur de recherche Bing. Mais cet engouement pourrait être de courte durée, du fait que l’expérience proposée est finalement bien en dessous de celle de ChatGPT, du moins dans sa version francophone.

  • Les premiers retours sont en effet loin d’être élogieux. Quand ce ne sont pas des informations erronées, c’est une incapacité à faire une tâche rudimentaire, à savoir traduire un texte – chose que Google Traduction arrive à faire depuis bien longtemps – ou produire un texte à partir d’une requête.
    • Quand on lui demande de rédiger une lettre de motivation pour travailler chez Google, le robot conversationnel s’excuse et se dit incapable de réaliser une telle tâche.
    • On notera cependant qu’il l’a fait – et extrêmement rapidement – lorsqu’on lui a demandé de rédiger une lettre pour un poste de développeur web.
    • Le problème pourrait donc se limiter aux formulations des requêtes, ce qui reste un important défaut par rapport à ChatGPT. L’IA générative d’OpenAI est capable de traiter toutes formes de langages et demandes.
    • Il n’empêche que Bard se mélange les pinceaux, avec les dates notamment, et rassemble donc des informations erronées, et ce, même s’il se dit plus précis que ChatGPT lorsqu’on lui demande quelle IA générative est la meilleure.

À noter : comme Google l’indique à de très nombreuses reprises – telle une manière de s’excuser ? –, cette version de Bard est encore expérimentale et peut donc présenter des erreurs, que ça soit une incapacité à répondre à une requête ou formuler une réponse fausse. Espérons que Google mettra les bouchées doubles pour changer cela – grâce à l’aide des retours des utilisateurs, notamment. Sinon, le géant américain pourrait rester à la traine face à ChatGPT et Microsoft.

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