Face aux critiques de ses employés, Google tente de les rassurer vis-à-vis de Bard : « Nos meilleurs produits ont demandé du temps »

La démonstration ratée de Bard n’a pas déçu que les investisseurs. En interne, les employés ont également reproché à Google son empressement à dévoiler sa propre intelligence artificielle conversationnelle au grand public, alors que cette dernière n’était pas tout à fait prête.

Pourquoi est-ce important ?

L’arrivée de ChatGPT a créé un vent de panique chez Google. Les choses ont empiré lorsque Microsoft s’en est mêlé, de sorte que la firme de Mountain View a mis les bouchées doubles pour dévoiler sa réponse, quitte à ne pas être totalement prête. Et c’est bien cela qui lui est reproché. Mais ce ne serait pas une fatalité, selon Google.

L’actualité : le PDG d’Alphabet, la maison mère de Google, Sundar Pichai, tente de recouvrer la confiance de ses employés.

  • Dans un mail, l’homme a rappelé que Google n’a pas toujours été le premier à lancer un produit, mais que cela ne l’a pas empêché d’exceller.
  • « Certains de nos produits les plus réussis n’étaient pas les premiers à être commercialisés. Ils ont pris de l’ampleur parce qu’ils ont répondu à d’importants besoins des utilisateurs et se sont appuyés sur des connaissances techniques approfondies », a-t-il écrit dans le mail consulté par CNBC.
    • Il est vrai qu’au lancement de Google Search en 1996, il existait déjà de nombreux moteurs de recherche. La plupart ont aujourd’hui disparu, alors que celui d’Alphabet est désormais le plus utilisé au monde, occupant 92 % du marché.
    • Pareil pour ce qui est des systèmes d’exploitation mobile. BlackBerry existait avant Android, mais aujourd’hui le premier a disparu, alors que l’OS de Google est encore une fois le plus utilisé au monde.

Le détail : les employés sont invités à passer 2 à 4 heures de leur temps sur Bard.

  • Dans son mail, Sundar Pichai a en effet lancé un véritable cri de ralliement à ses employés, demandant à « chaque Googleur d’aider à façonner Bard et de contribuer » à l’améliorer en l’utilisant eux-mêmes.
    • Bard compte déjà plusieurs milliers de personnes externes et internes testant ses réponses, afin de vérifier « la qualité, la sécurité et l’ancrage [de ses] informations dans le monde réel ».
  • « La chose la plus importante que nous puissions faire en ce moment est de nous concentrer sur la création d’un excellent produit et de le développer de manière responsable », poursuit-il dans son mail.

Mais encore : un autre mail de la direction, émanant du vice-président de la recherche chez Google, Prabhakar Raghavan, invite également les employés à corriger les mauvaises réponses de Bard et liste les manières de le faire.

  • « Bard apprend mieux par l’exemple, donc prendre le temps de réécrire une réponse de manière réfléchie nous aidera grandement à l’améliorer », écrit-il.
  • La page sur laquelle renvoie le mail précise la manière dont les employés doivent répondre à Bard lorsqu’il fait une erreur : leurs réponses doivent être « polies, décontractées et accessibles ». Elles doivent être rédigées à la première personne et avoir un « ton neutre et sans opinion ».
  • Les employés sont également invités à éviter les stéréotypes, de même que « faire des présomptions fondées sur l’origine, la nationalité, le sexe, l’âge, la religion, l’orientation sexuelle, l’idéologie politique, le lieu ou des catégories similaires ».
  • Enfin, il préconise de ne pas s’adresser à Bard comme à une personne.

En contrepartie, ceux qui contribueront le plus à améliorer Bard auront la possibilité de rencontrer l’équipe de développement de l’IA conversationnelle.

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