Le formateur fédéral Bart De Wever (N-VA) envisage de lier le taux d’intérêt des comptes d’épargne au taux de dépôt de la Banque centrale européenne (BCE). Les banques ne sont pas du tout favorables à cette idée.
Principaux renseignements
- De Wever souhaite lier le taux d’épargne minimal au taux de dépôt de la BCE, qui est actuellement de 3,25 %.
- Les institutions financières se disent alarmées par cette proposition, craignant que cela ne mette en danger la stabilité du secteur bancaire belge.
Dans l’actualité : De plus en plus de détails émergent concernant la nouvelle supernote de De Wever, y compris son souhait de lier le taux d’épargne minimal au taux de la BCE.
- Il s’agit spécifiquement du taux de dépôt, qui est la rémunération que les banques reçoivent pour les dépôts excédentaires qu’elles placent auprès de l’institution monétaire. Ce taux s’élève actuellement à 3,25 %, contre 4 % plus tôt cette année.
- En comparaison, plus de la moitié des livrets d’épargne offrent actuellement un taux inférieur à 2 %, selon l’outil de comparaison de Guide-épargne.be.
- Pour les formules plus rentables, il existe souvent des restrictions. Par exemple, le compte Ritme de vdk bank, l’offre la plus rentable du marché, est assorti d’un taux de 3,15 %, mais vous ne pouvez y épargner qu’un maximum de 500 euros par mois.
- Les politiciens s’agacent depuis un certain temps des faibles taux d’intérêt versés par les banques sur les épargnes. C’est la raison pour laquelle Vincent Van Peteghem (cd&v), ministre sortant des Finances, a lancé l’année dernière le bon d’État sur un an, fiscalement avantageux, pour mettre les banques sous pression et les pousser à augmenter les taux d’épargne. Les institutions financières avaient alors temporairement relevé les taux des comptes à terme d’un an, mais peu de choses avaient changé pour les livrets d’épargne. Cette mesure a provoqué une fuite de près de 22 milliards d’euros en dépôts bancaires.
Remarque : Il existe déjà un taux d’intérêt minimum pour les livrets d’épargne réglementés.
- Les banques doivent offrir un taux de base d’au moins 0,01 % et une prime de fidélité de 0,1 % sur ces dépôts d’épargne.
- Cette obligation ne s’applique pas aux formules non réglementées, comme les comptes de liquidités chez les courtiers Trade Republic et Bux, ou le compte d’épargne Saver d’Izola Bank.
- Lorsque la BCE avait abaissé son taux à -0,5 % il y a quelques années, certaines banques avaient transformé leurs livrets réglementés en variantes non réglementées, ce qui leur permettait de faire descendre les taux en dessous de 0,11 %.
Les banques belges s’opposent à un taux d’épargne minimal plus élevé
Cependant : les banques belges réagissent avec inquiétude.
- Karel Baert, PDG de Febelfin, a déclaré au journal De Tijd que si cette réglementation était adoptée, la Belgique serait le seul pays en Europe où le gouvernement intervient de cette manière sur le marché de l’épargne.
- « De plus, la BCE, la Banque nationale de Belgique et le régulateur financier FSMA se sont déjà prononcés contre de tels plans l’année dernière. Cela pourrait mettre en péril la stabilité du secteur bancaire belge », a-t-il ajouté.
- Geert Gielens, directeur des affaires économiques chez Febelfin, a également souligné lors d’une audition devant la Commission des finances de la Chambre l’année dernière qu’un taux d’épargne minimal obligatoire plus élevé affecterait toutes les banques de la même manière.
- « Le paysage bancaire belge est constitué de banques avec différents modèles économiques, allant des banques de détail classiques aux banques plus diversifiées qui prennent plus de risques. Il ne s’agit pas non plus d’une opposition entre grandes et petites banques : il existe des grandes banques dans les deux catégories », a-t-il expliqué.
- Il a ajouté que le rendement des fonds propres varie fortement d’une banque à l’autre. « Nous devons donc permettre aux banques d’augmenter les taux d’épargne à leur propre rythme », a-t-il conclu.