Finalement, le nombre de relocalisations de postes dans les plus grandes banques internationales établies au Royaume-Uni après le brexit ne dépasserait pas 4600. Cela ne correspond qu’à 6 % du total de la main-d’œuvre employée à la City. C’est ce qui ressort d’une étude du Financial Times. Ce résultat est d’autant plus étonnant, que de nombreux instituts et consultants avaient prédit jusqu’alors que des milliers d’emplois de la City étaient menacés. Encore cette semaine, une étude de EY a conclu que 10 500 postes pourraient être relocalisés lorsque le Royaume-Uni perdrait son statut de membre de l’Union Européenne.Pour mener son étude, le Financial Times s’est basé sur les communiqués des 15 plus grands établissements bancaires établis au Royaume-Uni, mais aussi les interviews de plus d’une douzaine de dirigeants du secteur.Ainsi, à la Deutsche Bank, seulement 350 postes seraient concernés, alors que l’établissement avait lui-même évoqué près de 4000 emplois. Jamie Dimon, le CEO de JP Morgan, avait aussi indiqué le chiffre de 4000. Mais le nombre réel de postes supprimés dans l’établissement de Londres d’ici avril 2019 serait plus proche de 700. Goldman Sachs s’est doté de nouveaux locaux à Francfort, avec une capacité de 1000 personnes. Mais ils n’accueilleront que 500 travailleurs de Londres.D’autres banques sont encore incertaines sur les effectifs qui seront concernés. C’est le cas pour HSBC et BNP Paribas, par exemple.
Un impact progressif
Pourtant, certains banquiers maintiennent que l’impact du brexit pourrait être très important. Mais ils précisent que cela ne sera pas forcément immédiat, mais plutôt graduel. Certaines banques indiquent que les mouvements de personnel seront calqués sur le rythme de développement de leurs opérations en Europe.« L’histoire a toujours été ce qui se passera 3 à 5 années après, pas ce que cela fera à la City le premier matin qui suivra le brexit. Si les gens l’évaluent en prenant en compte les emplois qui seront relocalisés immédiatement après, c’est qu’ils n’ont rien compris », a expliqué Rob Rooney, qui dirige Morgan Stanley international.