Les banques centrales se sont manifestées comme les sauveurs de l’économie mondiale ces dernières années. Depuis le krach des subprimes de 2008, mais aussi pendant la crise de l’euro en 2010 et la pandémie en 2020, elles ont imprimé de l’argent sans limite et maintenu les taux d’intérêt artificiellement bas. Tant que l’inflation restait faible, cela ne posait pas de problème, mais ce conte de fées est désormais révolu.
« Les banques centrales sont impuissantes aujourd’hui« , déclare Rick Santelli, analyste financier de la chaîne CNBC. Santelli s’est fait connaître aux États-Unis en 2009 lorsqu’il a tiré à boulets rouges, en primetime, sur le plan de relance d’Obama, qui permettait aux propriétaires de refinancer leurs prêts hypothécaires à des conditions plus favorables pour éviter les saisies. Par conséquent, nombreux sont ceux qui voient en lui l’un des fondateurs involontaires du Tea Party, qui a prôné des politiques fiscales strictes pendant le premier mandat d’Obama.
Aujourd’hui encore, Santelli fait une analyse pointue de la politique d’argent bon marché qui a été celle des banques centrales pendant 14 ans. « La Modern Monetary Theory (ou théorie monétaire moderne (MMT), NDLR), n’a jamais été une bonne idée », dit-il.
Selon les partisans de la MMT, les taux d’intérêt auxquels les pays peuvent emprunter sont inférieurs, à long terme, à la croissance de la valeur de la production. En d’autres termes, la richesse que nous créons grâce à ces dettes dépasse les montants que nous devons rembourser. La quantité d’argent que l’on imprime n’est alors plus pertinente, tant que l’on garde l’inflation sous contrôle. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
Les banquiers centraux et les gouvernements ont développé une relation unique
« Vous ne pouvez pas ajouter de l’argent indéfiniment et penser que vous pouvez vous en sortir. […] S’il y a une leçon à tirer, c’est le fait que les banquiers centraux et les gouvernements ont développé une relation unique et que nous devons trouver un moyen de séparer les deux.
« Il ne s’agit pas nécessairement d’une relation politique, mais plutôt d’une relation de facilitation. En maintenant les taux d’intérêt à zéro pendant si longtemps, les banques centrales ont permis aux gouvernements de faire n’importe quoi et aux entreprises qui auraient dû faire faillite de survivre. Les banques centrales ont complètement tué l’infrastructure de la finance mondiale. »
Maintenant, ils sont impuissants
« Maintenant, ils sont impuissants et ne pensent pas avoir un plan pour régler ce problème. Il y aura beaucoup de destruction financière avant que nous puissions aller de l’avant.«
Le meilleur engrais pour l’économie mondiale aujourd’hui – qu’il s’agisse de devises étrangères, de dette publique, de dette d’entreprise, etc. – est que tous ces instruments financiers soient poussés vers le bas jusqu’à ce qu’ils atteignent un niveau qui représente un risque réel par rapport à l’investissement et non plus ces niveaux de dirigeable qu’ils ont atteint avec un risque pratiquement nul. »
(CP)