Alors que les banques belges sont sous pression pour augmenter les taux d’épargne, la Chine demande aux institutions financières de faire le contraire

Alors que les banques belges sont sous pression pour augmenter les taux d’épargne, la Chine demande aux institutions financières de faire le contraire
Bank of China – Lam Yik/Bloomberg via Getty Images

Pour stimuler la croissance économique, la banque centrale chinoise demande aux grandes banques de réduire les taux d’épargne au cours du second semestre de cette année. Le contraste est saisissant avec ce qui se passe dans notre pays, où le gouvernement fédéral fait pression sur les banques pour qu’elles augmentent les frais d’épargne.

Pourquoi est-ce important ?

Les autorités chinoises se sont débarrassées de la politique zéro-covid le 7 décembre 2022. Six mois plus tard, la reprise économique se fait toujours attendre.

Dans l’actu : La banque centrale chinoise, ou Banque populaire de Chine, a demandé aux banques d’État, dont la Banque de Chine, la Banque industrielle et commerciale de Chine et la Banque des communications, de réduire les taux d’intérêt sur certains produits d’épargne.

  • Selon des sources anonymes de l’agence de presse Bloomberg, il a été demandé aux institutions financières de réduire les taux d’intérêt sur les dépôts à vue de 5 points de base et ceux sur les dépôts à terme de trois et cinq ans d’au moins 10 points de base.
  • « Les banques évaluent la demande et pourraient ajuster leurs taux dès cette semaine », ont rapporté les sources, qui ont ajouté que la démarche était volontaire.
  • Les principaux prêteurs offrent actuellement une commission de 0,25 % sur les dépôts à vue. Les dépôts à trois et cinq ans sont assortis de taux d’intérêt de 2,6 % et 2,65 %, respectivement.

Stimuler la croissance économique

Objectif : La banque centrale espère que les baisses de taux d’intérêt stimuleront la croissance économique.

  • « L’abaissement des taux de dépôt peut encourager les banques à prêter davantage et leur permettre de le faire », a déclaré à Bloomberg Bruce Pang, économiste en chef de la société de services financiers Jones Lang LaSalle.
    • Une fois que les taux d’épargne auront baissé, les banques seront en mesure d’accorder des prêts moins chers, car les coûts diminueront. Les consommateurs et les entreprises seront alors plus enclins à emprunter. L’épargne devient également moins lucrative, ce qui signifie que davantage d’argent circule dans l’économie.
    • Après avoir atteint un sommet au premier trimestre, les demandes de prêts émanant des particuliers et des entreprises ont diminué en avril. Les familles épargnent davantage et remboursent leurs prêts hypothécaires au lieu de s’endetter davantage, tandis que les entreprises sont confrontées à une baisse de la demande et des bénéfices.
  • L’avis devrait alléger la pression sur les prêteurs, qui tentent de concilier la réduction des marges bénéficiaires et les directives du gouvernement visant à renforcer les prêts à l’économie.

Hausse des taux d’intérêt dans les pays occidentaux

La comparaison : alors que la Chine demande aux banques de réduire leurs taux d’épargne, les banques centrales occidentales, y compris la Fed et la BCE, ne font que prendre des mesures pour encourager les banques à augmenter leurs taux d’épargne et de prêt.

  • Les taux d’intérêt américains se situent actuellement entre 5 et 5,25 %. Dans la zone euro, les banques reçoivent à leur tour une commission de 3,25 % sur les capitaux qu’elles déposent auprès des banques centrales.
  • L’objectif est de réduire l’inflation. Aux États-Unis (4,9 % en avril) et dans la zone euro (6,1 % en mai), l’inflation est bien supérieure à l’objectif des banques centrales. Toutes deux visent une inflation de 2 %.
    • Note complémentaire : actuellement, les banques occidentales utilisent principalement des politiques de resserrement monétaire pour rendre les prêts plus onéreux. Dans notre pays, les partis gouvernementaux ont critiqué les faibles taux d’épargne à plusieurs reprises au cours des dernières semaines. En outre, le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) a indiqué qu’il était prêt à intervenir, si nécessaire. Pour sa part, la Banque nationale de Belgique (BNB) avertit que l’intervention du gouvernement pourrait mettre sous pression la stabilité financière des banques.
  • En Chine, par contre, l’inflation est assez faible. Ainsi, le coût de la vie n’a augmenté que de 0,1 % en avril. En d’autres termes, la Banque populaire de Chine dispose d’une grande marge de manœuvre pour demander aux banques d’ajuster les taux d’intérêt à la baisse.

(SR)

Plus d'articles Premium
Plus